DEMAIN LE PARDON ET LA RECONCILATION MAIS !
Nous l'avons souvent dit et martelé, nous en avons fait une profession de foi dans la difficile quête d'un pays réconcilié entre toutes ses diversités, spécificités et particularités. Nous en tenons et nous en tiendrons à cette logique fraternelle, apaisante et humaine. Sauf que quand dans une famille, les drames, les larmes et le sang ont laissé trop de traces, quelques exigences s'imposent et conditionnent la marche vers la paix. L'Afrique du sud nous l'enseigne suffisamment, elle qui a expérimenté et consacré le processus « vérité et réconciliation ».
Le Cameroun de demain, celui qui arrive à pas lents mais sûrs pour une refondation, ne sera absolument pas un pays de la vengeance ni des remords désobligeants condamnant certains de nos compatriotes à la réclusion, à la condition de parias ou de pestiférés. Mais jamais personne n'oubliera ni ne tentera de nous priver des intelligences d'un passé fait de crimes, de vols, de détournements grossiers des deniers publics et des ostentations cruelles.
Oui, autant le dire, que ceux qui se sont mis dans la situation d'accusés, de responsables des errements et des graves défaillances ayant profondément choqué notre peuple, doivent dès maintenant savoir et pouvoir faire profil bas, se préparer à demander pardon avec honnêteté, courage et humilité.
Les images d'un ancien ministre reconnu coupable de grossiers viols, vols et pillages des deniers publics, en train de s'exhiber à Paris lors de la mise en bière du patriarche Joseph Owona, constituent une provocation inacceptable.
Nous parlons, faut-il le rappeler, d'un haut commis de l'Etat, multimilliardaire, qui s'est enfui comme une souri au-delà des frontières, pour échapper à son interpellation. Ayant bénéficié on ne sait comment, d'un élargissement, cet homme qui a trahi l'honneur et dévoyé ainsi une élite entière, devrait comprendre ce qu'il représente comme opprobre. Nous restons et resterons en famille, mais des gens ayant comme lui franchi le mur de la honte éternelle, devraient s'abstenir de tels démonstrations de tranquillité d'esprit et de provocation. On a vu le beau costume, les belles chaussures, le beau manteau de marque, mais tout cela n'est que symbole du vol et de déshonneur absolu. C'est une provocation de trop, c'est insupportable./.
Yaoundé, le 17 Janvier 2024
SHANDA TONME
Président de la Commission, Médiateur universel