Comores: Les Nations unies appellent au calme

Alors que les tensions montent aux Comores, où des manifestations ont lieu depuis l'élection présidentielle, le Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Turk, a exhorté les autorités à garantir la liberté d'expression et le droit de manifester pacifiquement. Il a lancé un appel à la retenue.

Plusieurs sources ont rapporté que des centaines de manifestants, principalement des jeunes, ont défilé le 16 janvier dans la matinée, dans les rues de la capitale Moroni. Les forces de sécurité ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les foules. « Alors que les tensions post-électorales montent, il est absolument nécessaire que les autorités garantissent un climat sûr, où tous les Comoriens et Comoriennes, y compris les membres de l'opposition, puissent exprimer librement leurs opinions et exercer leur droit à manifester pacifiquement », a déclaré Volker Türk.

Il a également appelé les manifestants à éviter le recours à la violence. Son appel intervient après que des pillages ont été signalés à Moroni mardi, et que des bâtiments publics ont été incendiés. « Alors que le fait de s'en prendre aux biens publics n'est pas acceptable, les autorités doivent veiller à ce que les personnes qui manifestent pacifiquement puissent continuer à le faire librement et en toute sécurité - comme c'est leur droit », a dit le Haut-commissaire.

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Il a aussi fait part de son inquiétude concernant les informations faisant état d'arrestations et de l'utilisation de gaz lacrymogènes contre des manifestants pacifiques. Dans l'un de ces incidents, le 15 janvier, les forces de sécurité auraient utilisé des gaz lacrymogènes contre des femmes qui défilaient pacifiquement à Moheli.

Créer les conditions propices au dialogue

L'élection présidentielle du 14 janvier a eu lieu à la suite d'un rétrécissement de l'espace civique et démocratique pendant des semaines, avec des rapports faisant état de détentions arbitraires, de disparitions forcées présumées de détenus et d'une interdiction de facto des manifestations pacifiques et des rassemblements politiques publics depuis 2019. Le Haut-commissaire a appelé le gouvernement à orienter le pays vers un climat de démocratie et de pluralisme, en créant des conditions propices au dialogue et en mettant fin à toutes les violations des droits humains.

Il a exhorté les autorités à libérer les prisonniers politiques, à mener des enquêtes approfondies sur les violations des droits civils et politiques pendant la période préélectorale et à traduire les auteurs en justice. « Un nouveau chapitre doit s'ouvrir pour tous les Comoriens et Comoriennes ; un chapitre fondé sur le pluralisme, la liberté d'expression, la justice et la responsabilité », a-t-il ajouté, concluant: « Autrement, la démocratie ne se réalisera jamais ».

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