Si la ville basse est confrontée aux inondations, la menace d'éboulement de rocher et de glissement de terrain hante en permanence ceux qui se trouvent sur les flancs de la colline de Manjakamiadana. Plusieurs quartiers sont en danger suite aux fortes pluies alors que le service de la météorologie annonce encore la poursuite des activités orageuses pour les jours à venir.
Plusieurs quartiers bas de la Capitale ont été inondés après les pluies torrentielles de ces derniers jours. A Ankasina et Ankazomanga Atsimo, les chaussées sont inondées et les habitants pataugent dans les eaux insalubres pour rejoindre leurs domiciles. C'est loin d'être un cas isolé, plusieurs quartiers connaissent le même sort. Certains sont même contraints de déplacer leurs meubles étant donné que les eaux débordent dans leurs maisons. Malgré cette situation désolante, les occupants refusent de quitter leurs maisons. Certains d'entre eux se préparent déjà à une éventuelle montée des eaux vu que nous sommes en plein coeur de la saison cyclonique. « C'est une situation à laquelle nous nous sommes déjà habitués au fil des années. Nous ne pouvons pas quitter notre maison puisque notre source de revenu se trouve dans notre quartier même. Je suis une lavandière et mon mari est un docker. De plus, trouver un logement à la deuxième quinzaine du mois n'est pas évident, encore moins le loyer qui nous convienne », témoigne une mère de famille. Pour la plupart, cette montée des eaux est inévitable. Le jet d'ordures dans les canaux d'évacuation reste un problème récurrent malgré les sensibilisations menées par la Commune pour conscientiser les habitants sur les dangers de leur incivisme.
Danger. Les fortes pluies augmentent le risque d'éboulement et de glissement de terrain sur la colline de Manjakamiadana. Malgré les énièmes sensibilisations menées conjointement par la Commune et le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC), les occupants des maisons qui sont hautement exposées au danger refusent de plier bagages. Des drapeaux rouges ont été déjà plantés dans les zones à risque élevé mais leurs efforts ont été vains. Contrairement aux quartiers bas, le danger peut survenir à tout moment même après la période de fortes pluies. Le danger guette les milliers d'habitants de plusieurs quartiers de la Haute-ville. Les locataires, conscients de la gravité de la situation, ont déjà cherché de nouveaux logements si les propriétaires sont livrés à eux-mêmes et ne savent pas quoi faire face aux dangers qui planent sur eux.
Mesures. Le BNGRC a effectué une descente dans les quartiers bas et la Haute-ville dans la soirée du lundi dernier pour constater de visu la réalité sur le terrain suite aux inquiétudes des populations. Selon le général Elack Olivier Andriankaja, directeur général du BNGRC, les canaux d'évacuations sont obstrués par des ordures. Des travaux HIMO seront ainsi menés pour les assainir. Concernant la prise en charge des sinistrés pour les éventuelles inondations, des gymnases seront mis à leur disposition et des lits picots ont été déjà prédisposés à ces endroits pour les accueillir. Pour la énième fois, il a sensibilisé les habitants de la Haute-ville concernés par les risques d'éboulements à quitter les lieux. Pour le moment, les sites d'hébergement sont encore inoccupés mais tous les dispositifs sont déjà mis en place pour se préparer aux éventuels risques engendrés par les fortes pluies.