C'est une élection où la victoire écrasante de Mme Sheik Hasina ne se discute pas. Celle qu'on surnomme « la dame de fer » du Bangladesh, âgée de 76 ans, se dirige vers un quatrième mandat consécutif de Premier ministre après avoir remporté les législatives du dimanche 7 janvier après une élection boycottée par l'opposition qui a dénoncé un « simulacre d'élection ». Il s'agit d'un scénario que l'on voit se répéter souvent ces derniers temps dans les pays où se tient un scrutin dit « démocratique ».
Bangladesh : victoire écrasante de la Premièreministre sortante
Le Bangladesh est un pays de 176 millions d'habitants qui s'était séparé du Pakistan en 1971. Il connaît une histoire tourmentée et après avoir été gouverné par Mujibur Rahman, une figure de proue du mouvement sécessionniste, il est dirigé par des militaires en 1975. La démocratie parlementaire a été instituée en 1990. Il a connu une croissance économique intéressante au XXIème siècle. La ligue Awami domine la vie politique à partir de 2009 avec un style de gouvernance autoritaire.
Aujourd'hui, sa représentante Sheik Hasina mène le pays d'une main de fer. Elle était en piste pour un cinquième mandat et les élections du 7 janvier après que son parti a remporté les ¾ des sièges. C'est ce que le secrétaire général adjoint de la CENI a déclaré ce matin, officialisant ainsi la reconduction de la Première ministre. La victoire est fortement contestée par l'opposition qui dénonce la répression ayant eu lieu depuis et qui avait décidé de ne pas présenter de candidats.
Cette dernière n'a cessé de dénoncer les graves violations des droits humains perpétrées par le pouvoir. L'élection s'est déroulée dans un climat de terreur, près de 700.000 éléments des forces de l'ordre étant présents avant le scrutin. Sheik Hasina est intervenue dans les organes d'information, dénonçant la mauvaise foi des opposants et en appelant au peuple qui est seul habilité à contester sa victoire. Les résultats de l'élection n'ont pas encore reçu l'aval de la communauté internationale, mais comme on l'a vu à chaque fois, cette dernière ne peut que faire des observations sur le déroulement des élections. « Bis repetita » !