Madagascar: Augustin Andriamananoro - « Écouter et réconcilier le monde des médias et des artistes »

Le nouveau ministre de la Communication et de la Culture (MCC) est déterminé à travailler avec « fitiavana » pour le pays avec une obligation de résultats.

Jamais deux sans trois. Après les Télécommunications, les Postes et Nouvelles Technologies (2009-2010) et les Ressources Halieutiques et la Pêche (2018-2019), Augustin Andriamananoro vient d'être nommé à la tête du ministère de la Communication et de la Culture. C'est le troisième département ministériel dirigé par ce pater familias - il est marié - qui a trois enfants. 3 comme le numéro du candidat qu'il a soutenu pleinement dans la course à la magistrature suprême.

Engagement solennel. « Je remercie le président Andry Rajoelina et le Premier ministre Christian Ntsay pour leur confiance en me nommant aux commandes de ce ministère », déclare-t-il. « Je suis prêt à relever un nouveau challenge », assure-il. En faisant remarquer que « cette fois-ci, la nomination au poste de ministre a revêtu un cachet particulier en ce qu'elle a été suivie d'une prestation de serment au Palais d'Etat d'Iavoloha qui est le symbole par excellence de la première Institution de la République ». À son avis, « il s'agit moins d'une cérémonie d'allégeance au président de la République et au Premier ministre qu'un engagement solennel devant Dieu et le peuple malgache d'accomplir pleinement et en toute intégrité les responsabilités dévolues à un ministre ».

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Fausses informations. Augustin Andriamananoro de rappeler que « la prestation de serment a eu une dimension nationale voire internationale car elle a été retransmise en direct sur les chaînes audiovisuelles et les réseaux sociaux». À propos, le nouveau patron du MCC estime qu' « il faut préserver le secteur Communication des pratiques illégales et clandestines afin d'éviter que tout le monde prétende être journaliste en se connectant juste sur les réseaux sociaux. Des fausses informations auront le temps de faire deux fois le tour du monde avant d'être démenties ».

Pas d'immunité. Concernant toujours les médias, notamment publics, le ministre déplore le fait pour Madagascar d'avoir raté le rendez-vous de l'histoire puisque le basculement dans la Télévision Numérique Terrestre (TNT) était prévu en 2015. La transition numérique fait partie de son programme au MCC. Pour lui, « un ministre qui a failli à sa mission et/ou à la déontologie ou qui a dévié de la ligne de la feuille de route, doit démissionner de lui-même mais n'attend pas d'être limogé ». Et d'ajouter qu' « un ministre ne bénéficie pas d'une immunité mais reste soumis aux mêmes règles qu'un citoyen lambda ».

Critères de sélection. Revenant sur le mode de sélection des membres du gouvernement, le ministre de souligner que «les critères comme l'appartenance à la société civile ou le fait d'être natif de telle province ou de telle région ou encore la présentation par une association ou un parti politique n'ont plus prévalu dans le choix des ministres ». S'il a été nommé au MCC, son engagement politique fort au sein du TGV/MAPAR est certes un atout majeur, mais ce n'est pas suffisant comme critère de qualification. Il a passé un test de personnalité avec brio qui a révélé son réel potentiel de leader, de manager d'hommes et de chef de projets.

Parcours et expériences. « On devait répondre à 120 questions en 20 minutes pour juger de nos capacités managériales, de gestion de projet, des ressources humaines et du stress », rapporte-t-il. Il, c'est le ministre dont les résultats sont à la mesure de son parcours et de ses expériences : Directeur Général des Projets Présidentiels ; DG de l'Office Malagasy d'Etudes et de Régulation des Télécommunications (OMERT) ; Directeur technique - Consultant spécialiste du Document Unique de Programmation (DOCUP) auprès de la Région des Archipels de Guadeloupe sur les programmes d'aide au développement financés par l'Union Européenne ; chef de projet informatique ; chef de projet multimédia... Sans oublier son cursus académique. De l'EESDEGS à Ankatso à l'European International University à l'USGTC Houston Texas, en passant par le Cifap (Seine Saint-Denis) et le CNAM en France et l'International Management Institute (Galilée - Israël).

Conflits à l'interne. « Un ministre doit savoir ce qu'on attend de lui. Il doit être à même d'apporter des solutions aux problématiques et d'avoir un agenda pour pouvoir être évalué tous les 6 mois par exemple. Si vos notes descendent au fil des évaluations, il faut avoir l'honnêteté de prendre la décision qui s'impose ». C'est ce que pense Augustin Andriamananoro dont l'une des problématiques contenues dans sa feuille de route est « Comment concilier l'école traditionnelle dévolue au ministère de la Communication à l'enjeu de la digitalisation ? ». Il compte aussi prendre le temps d'écouter et de réconcilier le monde des médias et des artistes.

Y compris au niveau de la TVM et de la RNM. « Beaucoup d'entre eux ont eu l'occasion de travailler avec moi », signale-t-il. En reconnaissant qu' « il y a trop de conflits à l'interne nés au fil des régimes qui se sont succédé. Les compétences sont parfois occultées par le fait d'avoir collaboré avec tel ou tel pouvoir ». Étant lui-même un patron de presse, le nouveau ministre de la Communication connaît le milieu en général et celui des médias publics en particulier.

Culture "malagasy". Le MCC étant également en charge de la Culture, il entend donner une place importante à cette dernière. « Il s'agit de revaloriser la culture malgache sous toutes ses facettes. La culture façonne notre pays. Pour cela, il faut une interaction entre différents départements ministériels comme l'artisanat par exemple. L'objectif est de faire rayonner Madagascar à l'international, à travers sa culture pour le développement du pays ». Passionné par l'audiovisuel, Augustin Andriamananoro veut aussi corriger « le décalage entre l'image vécue et l'image perçue des Institutions de la République ».

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