Afrique de l'Est: Les jeunes au pouvoir à Madagascar - Une histoire qui ne date pas d'aujourd'hui

La jeunesse est l'avenir du pays, un adage souvent répété depuis la Deuxième République.

Désormais, elle est présente. Oui, elle va devoir tracer le futur de la nation de sa main droite, et feuilleter les pages du passé de sa main gauche pour ne pas commettre les fautes d'inattention de ses aînés, et revoir les beaux exploits de ses aïeux. En vérité, l'histoire de Madagascar témoigne que les jeunes ont toujours apporté leur pierre à l'édifice. Radama I avait à peu près 18 ans lorsqu'il a succédé à son père. Rahety connue sous le nom Ranavalona III a été intronisée à l'âge de 22 ans, la grande souveraine de Nosy-Be Binao a fêté ses 19 printemps avant d'être placée sur le trône.

En effet, ils ont tous révolutionné le mécanisme d'administration, rendant prospère l'économie de leur royaume. Durant l'ère des clans, où les aînés ou «zokiolona» dirigeaient l'organisation sociale, les choses ont changé pendant l'époque des royaumes. Il est vrai que le successeur est souvent choisi selon la lignée. Et la plupart du temps, les prédécesseurs meurent avant que le dauphin n'atteigne l'âge de 18 ans. Faut-il rappeler que la majorité légale, par laquelle le citoyen jouit de ses droits civiques, cette loi inspirée de la culture occidentale, n'existait pas dans l'ensemble de la Grande île. Selon le sociologue Solo Harinjiva, « les Malgaches du temps de la royauté assumaient leurs responsabilités dès l'âge de la puberté ».

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Toutefois, la page a été tournée une fois que les Européens, en l'occurrence les Français, ont décidé de lier étroitement leur histoire à celle des autochtones. Effectivement, la structure établie a été complètement chamboulée. Les conséquences vont de soi : la juvénilité permanente, place à la gérontocratie. La preuve, quand un élève regarde les photos des gouverneurs généraux, il aperçoit des hommes aux fronts légèrement garnis, ou des moustaches blanches. Néanmoins, les juniors figuraient parmi les anticolonialistes. Dans les années 20, par exemple, Justin Bezara, 23 ans à l'époque, a été adoubé par son grand frère Jean Ralaimongo (36 ans).

Hélas, ces nationalistes demeuraient de simples leaders de parti dans leur région. Certains n'ont participé qu'au gouvernement de Tsiranana, après l'indépendance. Donc, il a fallu attendre 1975 pour qu'un jeune officier dirige le pays, il est resté sur le siège jusqu'en 2001. Par ailleurs, il a tout de même nommé un ministre de 25 ans à la deuxième moitié de l'année 1990. En somme, les juniors malgaches ont fortement contribué au développement de Madagascar. La montée des jeunes dans la politique ne date pas d'aujourd'hui !

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