«Effectivement mes services ont été retenus par l'ancien directeur de la station météorologique de Vacoas. Des développements sont certes incessamment attendus, mais je ne peux rien vous dire.» Sollicité par l'express, Me Gavin Glover, Senior Counsel,confirme que Ram Dhurmea a retenu ses services pour entamer des actions en cour. Cela, dans le cadre de l'annonce entourant sa démission «forcée» de la météo.
Selon nos indications, il se peut que Ram Dhurmea saisisse la cour pour un procès de constructive dismissal contre l'État. Ou il se peut qu'il conteste sa démission devant la Cour suprême. Toujours est-il que le principal concerné a confirmé qu'il n'a à aucun moment soumis sa lettre de démission à ce poste de direction et aurait appris cette décision de step down par la presse.
Le Premier ministre avait annoncé la démission de Ram Dhurmea, nommé à ce poste il y a à peine un mois. Il a fait part de sa tristesse et de sa colère. «Malheureusement, les décisions ont été prises suite aux informations fournies par la station météorologique de Vacoas. Ce sont eux les experts.»
Cependant, depuis dimanche soir, c'est Anwar Husnoo qui s'était substitué à la tête de la station météo et avait annoncé en conférence de presse une probable levée de l'alerte... Le ministre des Collectivités locales avait déclaré qu'il y avait une possibilité d'enlever l'alerte cyclonique lundi matin si Belal maintenait sa trajectoire. Dans cette éventualité, le risque pour Maurice, toujours selon le ministre à ce moment-là, était la pluie. Quelques heures après l'intervention d'Anwar Husnoo, le directeur de la météo avait tenu à apporter des précisions. Il avait fait savoir qu'il était hors de question d'enlever l'alerte 1 car la trajectoire du cyclone avait commencé à changer vers 22 heures dimanche. Belal représentait toujours une menace et Ram Dhurmea avait même précisé qu'il y avait une probabilité de passer en classe 2.
Le ministère contre-attaque
Après la publication de la lettre de Ram Dhurmea adressée à Premode Neerunjun, chef de la fonction publique, beaucoup se demandaient ce que serait la réaction du gouvernement et surtout d'Anwar Husnoo. Ce dernier allait-il démissionner ? Eh bien non ! Dans un communiqué émis tard hier après-midi, le ministère des Collectivités locales - pas Husnoo, en tant que ministre - contre-attaque Ram Dhurmea.
Il maintient que c'est Dhurmea qui a «fourni des informations inexactes» sur le cyclone Belal, qui, lors d'une réunion le 14 janvier et «en présence de hauts cadres de la Fonction publique, de responsables de corps paraétatiques et du représentant du secteur privé», aurait «affirmé que le risque que le système cyclonique change de trajectoire pour se rapprocher davantage de Maurice était quasi impossible». Et que Dhurmea aurait ajouté que «l'avertissement de cyclone de classe 1 en vigueur à ce moment donné (14 janvier 2024) pourrait être enlevé dans le bulletin de quatre heures le lundi 15 janvier 2024 et qu'il a précisé que dans le 'worst case scenario', il allait maintenir l'avertissement de cyclone de classe 1 à quatre heures le 15 janvier 2024». De même, que Ram Dhurmea aurait, le lendemain, le 15 janvier, «accepté de renoncer au poste de directeur du MMS, chose qu'il n'a pas faite à ce jour.» À la suite de cela, le ministère des Collectivités locales - pas Husnoo - a décidé de le suspendre avec effet immédiat. Nous y reviendrons.
