Sénégal: Saint-Louis - A la découverte du centre Aminata Mbaye pour enfants déficients intellectuels

Saint-Louis, 18 jan (APS) - Mis en place en 2008, le centre médico-éducatif Aminata Mbaye de Saint-Louis (nord) accueille des enfants et jeunes adultes porteurs de handicap intellectuel.

Située au quartier Léona Château d'eau, la structure qui compte aujourd'hui une trentaine de pensionnaires, se veut un prolongement du centre éponyme installé à Dakar.

« Le centre Aminata Mbaye de Saint-Louis est en fait un prolongement du centre Aminata Mbaye de Dakar, qui est soutenu par l'Association sénégalaise pour la protection des enfants déficients mentaux (ASEDEME). Il supporte de manière bénévole l'institution », renseigne le président de l'Association des parents d'élèves (APE), Babaly Sall. Il souligne que l'ASEDEME octroie une subvention pour contribuer au bon fonctionnement du centre.

Selon M. Sall, enseignant à l'université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB), aider les enfants déficients à s'insérer sur le plan social est l'une des raisons d'être du centre.

« L'idée en fait, c'est tout simplement d'accueillir des enfants qui souffrent d'un certain nombre de déficiences pour les aider un peu à s'insérer dans la vie sociale, en leur donnant un certain nombre de capacités, mais surtout quand ils atteignent un certain âge aussi essayer de leur donner un certain nombre de compétences », explique-t-il dans un entretien avec l'APS.

Le centre médico-éducatif Aminata Mbaye ambitionne d'accueillir plus de monde et surtout, des enfants dans des filières professionnelles, souligne Babaly Sall, qui enseigne dans la deuxième université publique du Sénégal.

Le centre a selon lui besoin de soutien et d'écoute. « On a besoin de soutien et d'écoute pour qu'on puisse véritablement fouetter un peu l'ardeur de toutes ces bonnes volontés, que ce soient des parents ou bien tout simplement des militants de la cause", insiste-t-il.

Il signale que certains pensionnaires du centre maîtrisent maintenant la poterie, tandis que parmi les filles, il y en a qui ont appris la couture grâce à l'accompagnement des partenaires et d'autres bonnes volontés.

De l'éveil à l'espoir

Le Centre médico-éducatif Aminata Mbaye de Saint-Louis compte en son sein trois classes : « Yeewu » 1 et 2 (éveil en wolof) et une troisième classe dénommée « Yakaar » (espoir en wolof).

La prise en charge de ces enfants nécessite un encadrement très individualisé, en particulier pour la classe Yeewu 1, indique un document transmis à l'APS.

La même source souligne que l'éducateur de la classe Yeewu 2 doit pouvoir consolider les apprentissages scolaires acquis en Yeewu 1, tout en les approfondissant et poursuivant ceux relatifs à la vie quotidienne ainsi qu'à l'acquisition de l'autonomie.

Le groupe Yakaar accueille ainsi les plus âgés et ceux dont l'autonomie permet de commencer une formation professionnelle, dans les domaines de l'art plastique, du jardinage, entre autres.

Au centre médico-éducatif Aminata Mbaye, les pensionnaires sont réceptifs aux messages d'une manière orale ou gestuelle. « La lecture aussi, elle se fait de façon orale et gestuelle. Ce qui fait que si un enfant n'arrive pas à capter la lettre ou le son, à chaque lettre correspond un geste. Maintenant, si tu fais le geste, l'enfant, s'il n'arrive pas à capter visuellement, il va capter le geste », explique Marie Louise Diop Sow.

L'éducatrice spécialisée chargée du groupe Yeewu 2 (éveil) révèle que le plus jeune de cette classe est né en 2016.

« Nous travaillons avec les enfants dans les ateliers. Il y a l'atelier poterie céramique, le micro-jardinage, la broderie, l'art plastique mais aussi l'expression corporelle que nous faisons ici en dehors des apprentissages scolaires », déclare Amadou Diop, le responsable du groupe Yakaar.

Travailleur social et éducateur spécialisé au centre Aminata Mbaye de Saint-Louis, M. Diop salue une bonne implication de certains enfants dans les ateliers.

Le centre médico-éducatif Aminata Mbaye de Saint-Louis peut être considéré aujourd'hui comme étant un cadre adéquat pour les enfants en situation de handicap intellectuel dans le but de leur permettre de se sociabiliser et d'être autonomes. Le temps de changer le regard de la société sur eux.

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