Afrique: Transition énergétique en Afrique - La sortie des fossiles, une aubaine pour le continent

Les pays africains producteurs de pétrole et de gaz craignent la transition énergétique, synonyme pour eux de la fin des rentes tirées de l'exploitation des énergies fossiles (pétrole, charbon et gaz).

Certains des pays africains en ont fait un enjeu majeur, défendant toute tentative visant à imposer la fin du recours aux énergies fossiles. Pourtant, l'Afrique est un nain pétrolier et gazier. Mieux, grâce à ses potentialités exceptionnelles de développement des énergies renouvelables (solaire, éolien, géothermie, hydroélectricité...), l'Afrique a tout à gagner de cette transition énergétique dont elle pourrait même devenir la locomotive et qui contribuerait à accélérer son développement grâce à une généralisation de l'électrification du continent.

La transition énergétique est une tendance lourde à laquelle aucun pays ne peut échapper. Au-delà des effets des changements climatiques et des impacts environnementaux, l'épuisement des ressources naturelles et l'abondance des sources d'énergie renouvelable (solaire, éolien, géothermie et hydroélectricité) sont autant de facteurs qui militent en faveur d'une transition énergétique vers des énergies propres et renouvelables. Pour l'Afrique, les appels à la décarbonisation n'ont pas de sens dans un continent où plus de 600 millions de personnes n'ont pas accès à l'électricité.

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En marge du Forum de coopération sino-africaine, organisé en 2021 à Dakar, le président sénégalais, Macky Sall, président de l'Union africaine, soulignait qu'« au moment où plusieurs pays africains s'apprêtent à exploiter leurs importantes ressources gazières, l'arrêt des financements de la filière gazière, sous prétexte que le gaz est une énergie fossile, sans tenir compte du fait qu'il est aussi et surtout une énergie propre, porterait un coup fatal à nos économies en quête d'émergence ». Une position que les pays africains continuent à soutenir. Avec le potentiel dont regorge le continent, le monde aura encore besoin des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon).

Les géants mondiaux des hydrocarbures continuent à investir massivement dans les énergies fossiles. C'est le cas du Nigeria. On comprend les positions des pays africains nouveaux et anciens producteurs d'hydrocarbures qui se battent afin qu'on ne délaisse pas les énergies fossiles qui sont souvent leurs seules sources de devises. Le Nigeria et l'Algérie tirent plus de 90% de leurs recettes d'exportation des hydrocarbures. De nouveaux et futurs producteurs de pétrole et de gaz (Mozambique, Sénégal, Mauritanie,...) misent sur ces ressources pour asseoir les bases de leur développement.

Pourtant, l'Afrique est un nain pétrolier. Le continent représente 12% des réserves mondiales de pétrole et 8% des réserves en gaz prouvées. Toutefois, la part de la production africaine ne cesse de baisser sous l'effet de l'épuisement des gisements d'hydrocarbure et représente à peine 7% de la production mondiale. Et avec 17% de la population mondiale, le continent ne consomme que 3,3% de l'énergie de la planète, ce qui fait que 630 millions d'Africains n'ont pas accès à l'électricité et près de 720 millions utilisent la biomasse traditionnelle pour la cuisine, dégageant des fumées nocives qui seraient à l'origine, selon l'Ofganisation mondiake de la santé, de maladies respiratoires touchant particulièrement les femmes et les enfants, et entrainant près de 600 000 décès prématurés par an.

A l'opposé, le continent dispose de ressources énergétiques renouvelables (solaire, éolien hydroélectrique, géotharmie...) exceptionnelles non encore exploitées. Parmi les atouts dont dispose l'Afrique en la matière figurent, outre le solaire, l'éolien, la biomasse, l'hydroélectricité et des minéraux comme le lithium, le graphite ou le cobalt qui peuvent être utilisés dans les technologies d'énergie renouvelable: production de panneaux solaires, de batteries pour véhicules électriques, etc. Pour saisir l'ampleur des opportunités de l'Afrique dans cette transition énergétique, il faut évaluer ses potentialités comparativement à sa production énergétique renouvelable.

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