En Guinée, les professionnels des médias ont été empêchés de manifester ce jeudi 18 janvier, en milieu de journée. Leur syndicat, le SPPG, avait appelé au rassemblement pour dénoncer une censure contre plusieurs médias du pays. À la mi-journée, les places et les ronds-points des quartiers de Conakry étaient quadrillés par les forces de l'ordre. Neuf journalistes ont été arrêtés, puis libérés dans la soirée.
Le rassemblement a eu lieu à la Maison de la presse de Conakry dont les locaux ont été encerclés. Les forces de l'ordre sont intervenues, notamment la gendarmerie, qui a procédé à une dizaine d'interpellations. Toute la journée, une trentaine de journalistes, dont des responsables de leur syndicat, ont été séquestrés dans la Maison de la presse.
Les gendarmes ont finalement levé le siège peu avant 20 heures et libéré tard dans la soirée tous les journalistes qui doivent se présenter ce vendredi matin à la gendarmerie pour la suite de leur audition.
Mercredi, le ministre de l'Administration du territoire, Mory Condé, avait lancé une vigoureuse mise en garde et promis « de mettre hors d'état de nuire les auteurs de violences qui surviendraient après cet appel à manifester ».
Ce rassemblement, à l'appel du syndicat des professionnels de la presse (SPPG), avait reçu le soutien du Front pour la défense de la Constitution officiellement dissout, mais qui reste un acteur de la vie politique très actif sur le terrain et le Forum des forces vives de Guinée, un rassemblement de syndicats et de partis politiques guinéens. Les organisateurs de la manifestation dénoncent également les restrictions d'accès à internet. Mais les autorités avaient haussé le ton. Pour mémoire, depuis octobre dernier, des radios et télés comme Espace, Évasion, Djoma et FIM (fime) ont vu leur diffusion restreinte, voire tout simplement suspendue.
Le syndicat compte remettre cette manifestation à lundi prochain.