En visite au Niger pour évaluer les besoins des populations les plus vulnérables, une haute responsable de l'ONU a encouragé jeudi la communauté internationale à se mobiliser pour répondre à la crise humanitaire qui affecte ce pays.
« Je suis dans le pays depuis lundi pour rencontrer les personnes touchées par la crise humanitaire, ainsi que pour travailler avec les partenaires humanitaires et les autorités nationales et locales afin de promouvoir une réponse humanitaire efficace et efficiente », a expliqué Edem Wosornu, Directrice des opérations et du plaidoyer du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), lors d'une conférence de presse par visioconférence depuis la capitale du Niger, Niamey, avec des journalistes à New York.
Visite de terrain à Diffa
Mme Wosornu a précisé qu'elle s'était rendue mercredi à Diffa, dans le sud-est du Niger, près de la frontière avec le Nigéria, avec la Coordinatrice humanitaire par intérim, Nicole Kouassi, qui est aussi la Représentante résidente du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) au Niger.
Elles ont passé quelques heures sur le terrain, rencontrant des partenaires humanitaires et des leaders communautaires, notamment des groupes de femmes.
Elles ont aussi rencontré des personnes déplacées et des réfugiés. « Beaucoup vivent dans des conditions extrêmement difficiles. Il s'agit pour la plupart de femmes et d'enfants déplacés à cause des violences depuis plus de cinq ans. J'ai été profondément émue par leur résilience. J'ai été profondément émue par l'espoir émis par les gens. J'ai été profondément émue par leur engagement à surmonter les défis auxquels ils sont confrontés », a dit Mme Wosornu.
Des millions de personnes dans le besoin
Au cours de ses rencontres dans la région de Diffa, les messages « ont été clairs », a-t-elle souligné. « Premièrement, nous devons travailler ensemble pour fournir une aide humanitaire efficace aux personnes qui en ont un besoin urgent et promouvoir des solutions pouvant aider les personnes à sortir de la crise aujourd'hui ».
Environ 4,3 millions de personnes ont besoin d'une forme d'aide humanitaire ou de protection au Niger.
A Niamey, la haute responsable de l'humanitaire de l'ONU a rencontré le ministre des Affaires humanitaires et le ministre de l'Intérieur. « Nous avons discuté de la manière dont nous pourrions continuer à travailler efficacement ensemble, en plaçant réellement les gens au centre afin que nous puissions nous concentrer sur leurs besoins et contribuer à alléger leurs souffrances ».
« Nous avons également discuté de la manière dont nous pouvons promouvoir des solutions pour les personnes en situation de crise et répondre à leurs besoins », a-t-elle ajouté.
Outre le défi de l'accès, la communauté humanitaire est confrontée à un déficit de financement, alors que les besoins sont évalués à environ 662 millions de dollars pour aider 3 millions de personnes, selon des chiffres qui sont en cours de finalisation.
Elle a noté que les contributions des bailleurs de fonds ont fortement baissé en 2023 par rapport à l'année précédente et elle a exhorté ces donateurs à financer cette assistance.
« Nous devons faire davantage maintenant. Nous devons faire plus de toute urgence. Nous devons à nouveau travailler ensemble, en plaçant les gens au centre de ce que nous faisons. Si nous n'aidons pas les gens maintenant, nous manquerons la saison des semis. Si nous n'aidons pas les gens maintenant, nous ne serons pas en mesure de les soutenir et de les sortir de leur vulnérabilité », a-t-elle dit. « Il est temps pour la communauté internationale d'intensifier son engagement ici et dans l'ensemble du Sahel ».