Le Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL), en collaboration avec l'ONG allemande Democracy Reporting International (DRI), ont mené une étude comparative sur le budget et le système de passation des marchés publics, dans le cadre des opérations électorales en RDC. Ces deux structures notent une gestion « opaque » dans l'exécution de fonds alloués à la Commission électorale, notamment sous la présidence de Denis Kadima entre 2021 et 2023.
Le Centre de recherche en finances publiques a publié coup sur coup deux études qui reviennent sur les finances de la Céni lors de cette période électorale : un rapport sur la passation des marchés publics et un autre sur la crédibilité du budget des opérations. Ce qui en ressort, c'est une grande opacité.
« Le circuit des dépenses et de marchés publics, gage de bonne gestion de finances publiques en RDC, ne fonctionne pas, peut-on lire en conclusion. On assiste au sur-financement et à la surfacturation du budget de certaines activités. » Le centre note aussi de nombreux flux financiers dans des banques commerciales en lieu et place de la Banque centrale du Congo, échappant selon lui au contrôle interne.
Conséquence : le rapport note une hausse de 25% des dépenses électorales comparée au précédent cycle 2016-2019. Et surtout un écart entre l'agent décaissé par Trésor public et celui reçu par la Commission de 161 millions de dollars. Pour Valéry Madianga, coordonnateur du CREFDL, il faut désormais que la Céni s'explique sur ces constatations, elle a un devoir de redevabilité pour le peuple congolais, estime-t-il.