Afrique: Le Niger annonce l'intensification de sa coopération militaire avec la Russie

Le général Abdourahamane Tchiani, président de la transition au Niger et Vladimir Poutine, président de la Russie

Le Premier ministre Lamine Zeine est depuis mardi 16 janvier en tournée diplomatique. Alors que le Niger est en difficulté financière, le chef du gouvernement souhaite aujourd'hui diversifier ses partenaires. Jeudi soir, il était attendu à Téhéran en Iran. Avant cela, il s'est rendu en Turquie et en Serbie. La première étape, c'était mardi. Le chef du gouvernement s'est rendu en Russie accompagné d'une importante délégation, composée notamment des ministres de la Défense, du Commerce ainsi que celui de l'Énergie et des Mines. À l'occasion de ce voyage, les deux pays ont annoncé l'intensification de leur coopération militaire.

Si Lamine Zeine a été reçu par Alexei Overtchouk, le vice-Premier ministre russe, Salifou Modi, le ministre de la Défense, s'est lui entretenu avec ses deux homologues russes. Une rencontre concluante à en croire le général Modi, interrogé par la chaîne russe Sputnik.

« Les choses vont vite. Nous avions eu, au préalable, un certain nombre de rencontres à Niamey et nous avons finalisé ici à Moscou, les projets. Très bientôt, dans le domaine de renforcement des capacités de nos forces, les activités vont démarrer. »

Selon un bon connaisseur du sujet, les discussions auraient tourné autour de l'acquisition d'équipements par Niamey et sur la formation de soldats nigériens. Sur ce dernier point, selon cette même source, l'idée serait que Moscou forme certains de ces militaires en Russie et qu'elle envoie également des experts au Niger alors que le pays dispose depuis l'ère Tandja de matériels russes.

Le général Modi, fervent promoteur du rapprochement avec la Russie, a précisé au cours de cette même interview que, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, les dirigeants de la junte discuteraient bientôt avec leurs autres partenaires afin « de définir les grandes lignes de leur participation ou bien de leur présence sur le territoire nigérien ». Une petite phrase qui n'est pas passée inaperçue, alors que les États-Unis sont toujours présents dans le pays.

Une raison de plus pour Washington de garder un oeil sur le Niger. Après la visite du Premier ministre nigérien à Moscou, la secrétaire d'État américaine adjointe chargée des Affaires africaines, Molly Phee, qui s'était rendue à Niamey début décembre, a expliqué que l'offre de partenariat entre Washington et Niamey reste sur la table, aux mêmes conditions.

« Nous avons prouvé que nous pouvons les aider, eux et leurs partenaires de la région, à s'attaquer à la menace terroriste. Et il se trouve que nous avons aussi un bilan économique très solide, qui a contribué significativement au développement du Niger. Il y a eu beaucoup de discussions sur la mise en place d'un calendrier électoral crédible et rapide. Il y a bien sûr aussi la libération du président Bazoum, et vous avez vu que plus tôt ce mois-ci, la junte a relâché son fils qui était injustement détenu. »

La responsable américaine assure ne pas avoir « d'objections à ce que des pays diversifient leurs partenariats », mais en précisant néanmoins que « s'ils choisissent d'avoir un partenariat avec la Russie, ce sera compliqué ». « Je pense que s'ils regardent juste à l'ouest, au Mali, et qu'ils voient l'augmentation du nombre de victimes civiles et l'augmentation des attaques depuis que la junte au pouvoir au Mali a invité le groupe Wagner et a expulsé les Français, c'est un exemple que la plupart des gens ne voudraient pas suivre pour gouverner un pays. Donc, nous espérons qu'ils prendront la bonne décision. »

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