En Centrafrique, ce 18 janvier 2024 était commémoré le massacre du 18 janvier 1979. Ce jour-là, sur ordre de l'empereur Jean-Bedel Bokassa, les forces de sécurité avaient tiré sur des élèves et étudiants qui manifestaient contre le port de l'uniforme, car beaucoup de familles ne pouvaient se l'offrir. Des cérémonies sur fond de polémique, des survivants souhaitant que ces commémorations, surnommées « Semaine nationale de la Jeunesse » depuis 2012 redeviennent la Journée des Martyrs.
La jeunesse de Centrafrique a rendu hommage ce 18 janvier 2024 aux martyrs du 18 janvier 1979. Il y a 45 ans, sur ordre de l'empereur Jean-Bedel Bokassa, les Forces de sécurité intérieures tiraient sur des élèves qui manifestaient dans les rues de Bangui. Ils refusaient de porter l'uniforme scolaire et universitaire car beaucoup de familles ne pouvaient se l'offrir en raison d'importants retards de salaires dans la fonction publique. Des rafles avaient été organisées et de nombreux jeunes avaient été tués ou torturés en prison. Une cinquantaine de jeunes y avaient perdu la vie.
La Journée des Martyrs, qui est commémorée chaque année, est devenue la Semaine nationale de la Jeunesse, en 2012, contre la volonté des survivants, qui se battent pour rétablir leur statut.
Comme à l'accoutumée, cette cérémonie a été marquée par le dépôt des gerbes de fleurs au pied du monument des Martyrs. Ce triste événement a forgé le caractère de nombreux jeunes Centrafricains, comme Junior Gonendji : « Cette journée représente pour moi le courage, l'union. Les jeunes se sont levés pour unir leurs efforts et défendre un but commun. Nous ne pouvons pas tourner la page de l'histoire qui a marqué la jeunesse centrafricaine. »
Treize ans après la transformation de la Journée des Martyrs en Semaine nationale de la Jeunesse, les survivants entendent porter l'affaire en justice après des années de luttes infructueuses. Henry Dondra est le président du Collectif des survivants : « L'histoire est sacrée, on ne peut pas la changer, nous explique-t-il. Si les autorités persistent, nous allons déposer une plainte à la Cour pénale internationale, parce que ce n'est pas normal. Nous sommes en train de nous battre afin que cette journée soit classée parmi les patrimoines de l'Unesco. La Journée des Martyrs doit être maintenue ».
Cette modification, selon le gouvernement, permet aux jeunes de se réunir pendant cette période et de réfléchir ensemble sur les défis de l'avenir.