«Non seulement Anwar Husnoo devrait partir, mais le gouvernement, avec à sa tête Pravind Jugnauth, doit démissionner après la gestion catastrophique du passage du cyclone Belal à Maurice.» L'opposition Parti travailliste, Mouvement militant mauricien et Parti mauricien social-démocrate (PTr-MMM-PMSD) a parlé d'une seule voix, hier, pour sa première conférence de presse de l'année, pour condamner le gouvernement et particulièrement Pravind Jugnauth pour leur incompétence généralisée.
D'emblée, Navin Ramgoolam a fait ressortir qu'une conférence de presse était initialement prévue le samedi 13 janvier dont le thème aurait été «Rien ne marche dans le pays et tout pé vir anbalao». Deux jours après, ce thème est plus que d'actualité car toute la population a pu juger de l'incompétence de ce gouvernement pendant le passage du cyclone Belal, a affirmé le leader du PTr.
Navin Ramgoolam a sévèrement condamné Pravind Jugnauth qui avait amendé la Meteorological Services Act en 2019 pour donner les pleins pouvoirs au ministre des Collectivités locales. «Le directeur a vu son rôle substitué par le ministre et on a vu ce qui s'est passé dimanche quand Anwar Husnoo a fait cette annonce à l'effet que l'alerte 1 pourrait être levée le lendemain matin, alors qu'il avait à ses côtés le directeur de la station météo de Vacoas qui n'a pu rien dire. Heureusement, deux ou trois heures après, ce dernier a fait cette déclaration à l'effet qu'il n'est pas question d'enlever l'alerte 1 lundi matin.»
Le gouvernement a trouvé un bouc émissaire en la personne de Ram Dhurmea, a aussi affirmé Navin Ramgoolam. Il a réclamé non seulement des dédommagements pour les propriétaires des véhicules affectés par Belal, mais également pour tous ceux qui ont eu des problèmes avec leur maison. Idem pour les planteurs.
Aucun plan d'évacuation
Xavier-Luc Duval a lui affirmé que si le changement climatique est la cause de ce qui s'est passé lundi, l'incompétence du gouvernement doit être pointée du doigt. «Dans le passé, il y a eu de grandes inondations dans la capitale, mais rien n'a été fait pour trouver des solutions. Qu'est-ce qui va se passer s'il y a d'autres inondations dans les semaines à venir ?» Selon lui, il n'y a aucun plan d'évacuation et lui-même, qui était lundi dans la capitale, ne savait quoi faire. Pourtant a-t-il dit, dans un récent Budget, le ministre Padayachy avait fait voter une somme de Rs 11,7 milliards pour la construction de drains, mais il n'y a eu que de l'amateurisme. Il a aussi parlé de la situation à Belle-Rose- Quatre-Bornes et, comme Navin Ramgoolam, il a réclamé des dédommagements pour les familles dont les maisons, meubles et appareils électroménagers ont été gravement endommagés par le cyclone.
Quant à Paul Bérenger, il a annoncé que si le dépôt des gerbes prévu pour le 1er février est maintenu, en revanche, la tenue d'un rassemblement ce jour-là est en suspens car l'opposition n'a pas encore obtenu la permission pour la tenue d'une telle activité. Pour Paul Bérenger, le vrai coupable de la gestion catastrophique du passage de Belal est Pravind Jugnauth. «Ce gouvernement devrait partir au plus vite.»
D'autres thèmes comme le paiement d'une somme de Rs 1,9 milliard et la possibilité d'une séance parlementaire pour débattre sur le changement climatique ont aussi été abordés.
Pravind Jugnauth aurait dû se rendre à un rassemblement lundi selon Ramgoolam
Navin Ramgoolam a posé une question à Pravind Jugnauth, lui demandant s'il avait été invité à s'adresser à un rassemblement lundi. Il s'est aussi demandé si Pravind Jugnauth n'aurait pas souhaité qu'il y ait une communication que le cyclone n'affecterait pas le pays ce jour-là. Invité à dire s'il connaît l'endroit où devait se tenir ce rassemblement, il a dit avoir appris que c'était dans le Sud, tout en s'empressant d'ajouter qu'il ne porte pas trop d'intérêt à ce que Pravind Jugnauth fait ou pas.
