Au Cameroun, il a été dit il y a trente ans par un boxeur que le pouvoir était centré sur le football. C'est un constat qui reste valable aujourd'hui. Dans le monde du sport, lorsque la renommée et l'argent ne sont pas au rendez-vous, tous les prétendants sont rapidement écartés. Actuellement, tous les yeux sont rivés sur la Côte d'Ivoire où se déroule la Coupe d'Afrique des Nations de football. Cependant, pendant que l'attention se porte sur le football en Côte d'Ivoire, les handballeurs camerounais de l'équipe nationale vivent une expérience tout à fait différente en Égypte.
Invités à participer à la Coupe d'Afrique des Nations de handball, nos courageux handballeurs ont connu une véritable épreuve en Égypte. Leur périple les a conduits de Yaoundé jusqu'en Égypte, en passant par l'Éthiopie. Cette longue escale les a laissés complètement épuisés. Ils sont arrivés en Égypte le mercredi matin à 1 heure, jour prévu pour leur premier match à 14 heures. Personne ne les attendait, tous ceux qui étaient censés les accueillir étaient rivés à leurs écrans pour suivre le football en Côte d'Ivoire.
Même les joueurs, pourtant passionnés de handball semblaient découragés de jouer en pleine Coupe d'Afrique des Nations de football. Cerise sur le gâteau, il est possible qu'ils n'aient rien à manger, et personne ne semblait prêt à les nourrir. La plupart se sont contentés de quelques cacahuètes qu'ils avaient gardées dans leurs bagages pour éviter de dormir le ventre vide. Malgré cette pénurie, ils sont entrés sur le terrain sans avoir mangé, et l'eau leur faisait également défaut, à l'exception de l'eau du Nil. L'Égypte connaît également l'hiver, et les équipements sportifs manquaient cruellement.
Une seule serviette pour toute l'équipe lors des matchs et des entraînements. Pas de photographe ni de journaliste, et de toute façon, personne pour les accompagner en ville. Après les matchs, les joueurs se retrouvent entassés dans leurs chambres comme des sardines dans une boîte, discutant principalement de football. Nous sommes plongés dans une réalité des plus étranges, où l'injustice et le désintérêt pour d'autres sports que le football sont criants.