C'est le choc du premier tour de cette Coupe d'Afrique des nations en Côte d'Ivoire. Le Sénégal, champion en titre, se mesure au Cameroun, cinq fois sacré. Entre des Lions sénégalais bien entrés dans cette CAN et des Lions indomptables en quête de rebond, la rencontre de ce vendredi 19 janvier à Yamoussoukro pourrait faire des étincelles.
Dans la fosse aux lions, il n'y a pas de place pour deux rois. Et dans la course au sommet du groupe C de cette CAN 2024, une équipe a pris un bien meilleur départ que l'autre. Lors de la première journée, les Lions du Sénégal ont dicté leur loi à la Gambie (3-0), tandis que les Lions indomptables du Cameroun ont peiné face à la Guinée (1-1). À l'heure des retrouvailles, la dynamique est, sans conteste, en faveur des premiers.
Aliou Cissé, le sélectionneur des champions d'Afrique, n'a pas cherché à minimiser, jeudi face à la presse, l'élan de son équipe. Il y a de la « sérénité » dans son groupe qui a « acquis beaucoup d'expérience » et brisé le mur de verre qui lui avait tant résisté en remportant sa première CAN en 2022... sur le sol camerounais. « Nous sommes prêts, confiants », assure-t-il.
Du respect et de la provoc'
Mais un Sénégal-Cameroun n'est pas une affiche anodine. Historiquement, les Lions indomptables ont souvent brisé les rêves sénégalais. Les cinq étoiles synonymes de sacres continentaux sur le maillot camerounais imposent le respect. Dans la tanière sénégalaise, il y a toujours une certaine estime pour le rival.
« Le Cameroun reste le Cameroun, une bête de compétition. Il ne faut jamais enterrer les Camerounais car ils sont capables de se relever tout le temps », prévient Aliou Cissé. « On connaît l'orgueil camerounais, la fierté camerounaise. On sait que le Cameroun n'abdique jamais », ajoute l'entraîneur, aussi révérencieux sur son homologue Rigobert Song, « un compétiteur qui a tout gagné en tant que joueur sur le continent et qui progresse en tant qu'entraîneur d'une grande nation ».
Des louanges, mais point trop n'en faut. N'oublions pas qu'on parle du Sénégal et du Cameroun. D'un côté comme de l'autre, le respect se mêle à une rivalité tenace et à un brin de provoc'. Un rapport qui paraît presque irrésistible entre ces deux-là.
« S'ils veulent la guerre, ils l'auront »
Idrissa Gana Gueye rejoint son sélectionneur quand ce dernier assure que les Lions « n'ont pas peur ». Aux Camerounais qui promettaient, dans la foulée du nul contre la Guinée, qu'ils partiraient en guerre lors de la deuxième journée, le milieu sénégalais répond sans broncher : « On répondra présent, on est bien préparé pour ça. Tout le monde est prêt. S'ils veulent la guerre, ils l'auront. »
Dans le camp du Cameroun, l'heure est à la mobilisation. « C'est une finale pour nous. On a besoin des trois points. (...) On n'a plus le droit à l'erreur », résume Rigobert Song. À ses yeux, ce choc tombe à point nommé, car ses joueurs « aiment ce genre de confrontations ».
Le coach camerounais s'appuie aussi sur le passif des Lions indomptables contre ceux du Sénégal en Coupe d'Afrique des nations. « L'histoire ne se trompe jamais. On va rester dans cette continuité », souffle-t-il. Même quand il s'incline devant l'oeuvre de Cissé, la rivalité transparaît : « J'ai beaucoup d'estime et de respect pour Aliou et le bon travail qu'il fait. Mais on reste quand même des Lions indomptables, avec plus d'étoiles. On a toujours l'impression d'être au-dessus de tout. Et demain (vendredi 16 janvier), ça va se confirmer. »
Entre ces deux géants du football africain, on se promet une bataille féroce au stade Charles-Konan-Barry de Yamoussoukro. Reste à savoir quel sera le fauve qui en sortira vainqueur.