Thierno Alassane Sall campe sur sa position concernant l'irrecevabilité de la candidature de Karim Wade à cause de sa double nationalité. Réagissant à travers une publication partagée sur ses plateformes numériques, il a indiqué que le décret attestant la perte de nationalité française de Karim Wade est une « immixtion flagrante de la France dans notre processus électoral pour tenter de sauver la candidature de M. Karim Meissa Wade ».
Qui plus est, il a relevé que cela traduit « une solidarité entre les tenants de la Françafrique et du néocolonialisme ». Poursuivant, le candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle fait remarquer à l'endroit du candidat du Parti démocratique sénégalais (Pds) que « plutôt que de le conforter, ce document le confond et l'enfonce ». Poursuivant son explication, Thierno Alassane Sall a accusé Karim Wade d'avoir non seulement présenté une fausse déclaration d'honneur lorsqu'il présentait sa candidature en 2019 mais de récidiver dans sa compromission, cette année encore.
« Il est aujourd'hui incontestable que : lorsqu'il a officiellement présenté sa candidature en 2019, en accompagnant celle-ci d'une déclaration sur l'honneur affirmant qu'il était exclusivement de nationalité sénégalaise, il était pleinement conscient de perpétrer un acte de parjure. Ce seul fait constitue un motif suffisant pour le Conseil constitutionnel de l'écarter définitivement », a-t-il dénoncé avant d'ajouter dans la foulée.
« Il récidive dans sa compromission, en déposant, pour l'élection présidentielle de 2024, un dossier comprenant une nouvelle déclaration sur l'honneur contraire à la vérité. Karim Wade administre lui-même la preuve qu'à la date du 26 décembre 2023, à l'expiration des délais de dépôt de candidatures, son dossier était irrecevable, car il avait au moins deux nationalités ».
Sous ce rapport, estimant que la perte de sa nationalité française n'est intervenue que le 16 janvier 2024, Thierno Alassane Sall renseigne que non seulement sa contestation de la double nationalité de Karim Wade est fondée, mais aussi que ce dernier doit être retiré de la liste définitive. « Les délais de dépôt de dossiers de candidatures ayant été épuisés le 26 décembre, il ne saurait lui être autorisé de compléter son dossier le 16 janvier 2024, soit 3 semaines plus tard, à sa propre initiative » a-t-il fait remarquer.
« Le décret du 16 janvier 2024 de l'État français ne pouvant avoir des effets rétroactifs, il demeure constant que Karim Wade a été retenu sur la liste provisoire sans remplir une exigence majeure découlant de la Constitution. S'il avait révélé au Conseil constitutionnel la réalité à cette date de sa double nationalité, comme l'exige la déclaration sur l'honneur, il n'aurait pas été retenu dans la liste provisoire », insiste encore Thierno Alassane Sall qui dit « demeurer convaincu que le Conseil constitutionnel tâchera d'honorer ses missions, notamment celle de défendre notre Constitution ».
« La Françafrique doit mourir. Il est étonnant qu'une candidature repêchée par le dialogue national, une forfaiture à laquelle nous avions refusé de participer, soit secourue in extremis par la France. Nous allons faire barrage, face à cette fraternité triangulaire entre la France, le candidat du camp présidentiel Amadou Ba, et le soldat Karim Wade qui ne peut être sauvé que par des manigances flagrantes ».