Madagascar: Redressement de la Jirama - L'État compte mettre le paquet

À tout prix ! Plus budgétivore et énergivore chaque jour, il faut avouer que les pertes de la Société nationale d'eau et d'électricité (Jirama) sont abyssales.

Le redressement de celle-ci est devenu plus que jamais un impératif si le pays veut entrevoir une éclaircie et sortir du cercle vicieux des coupures d'électricité et d'eau. Ces dernières qui sont désormais le pain quotidien de plusieurs quartiers de la capitale, pire, du pays. « Il faut tout faire pour redresser la Jirama qui siphonne une part considérable du budget de l'État. Des fonds qui pourraient servir pour d'autres projets de développement », peut-on lire dans le dernier rapport du Conseil des ministres mercredi.

L'état des lieux établi, il ne reste plus qu'à trouver des solutions adéquates. Comment s'y prendre avec une société qui fait face à des pertes se chiffrant à des centaines de milliards d'ariary ? Les points névralgiques dénoncés comme étant à l'origine de ces pertes de la Jirama sont divers et nombre de responsables ont tenté de rectifier le tir sans jamais arriver à des résultats concluants. Actuellement, les autorités envisagent donc de prendre les problèmes de la Jirama à bras le corps.

Le premier de ceux-ci porte sur l'équilibre opérationnel même de la Jirama. « Pour son redressement, la Jirama essaie déjà de réduire ses dépenses et augmenter ses recettes. Il y a réellement un écart entre ces deux aspects de la trésorerie de la société qui font en sorte que celle-ci perde considérablement de l'argent depuis des années », explique un responsable au ministère de l'Énergie et des hydrocarbures. Pour réduire ces dépenses de la Jirama, les autorités misent sur la transition énergétique, décrite comme le cheval gagnant dans la course à l'énergie, du moins constituer un mix énergétique équitable en faveur de la population et de la Jirama.

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L'envers du décor

Les techniciens en frontline s'accordent sur le fait que ce sont les énergies fossiles en l'occurrence, le fuel qui ont mis à terre la Jirama jusqu'à maintenant. « À l'heure actuelle, les énergies renouvelables ne constituent que 40% des produits distribués aux clients, le reste est constitué par les énergies thermiques. Les coûts d'achats de fuel sont relativement élevés en raison de leur dépendance aux prix du pétrole à l'international.

Ce qui fait que nous devrions de facto réduire la dépendance aux énergies thermiques », explique notre source. Madagascar envisage d'ailleurs un mix énergétique constitué à 80% d'énergies renouvelables d'ici 2030 si l'on se fie aux projections du gouvernement en termes de politique de l'énergie. La vétusté du réseau de distribution et la saturation de celui-ci viennent ajouter une couche supplémentaire aux problèmes de la Jirama.

Seulement 70% des produits de la Jirama arrivent à destination en raison des pertes techniques générées par ces phénomènes, jouxtées aux installations électriques illicites. L'hybridation de centrales thermiques ainsi que l'installation de parcs solaires dans soixante-dix-huit districts à travers toute l'île constitue une solution idoine. « 47 parcs solaires devront être installés avant le 26 juin 2024 », fait-on savoir. Un pari audacieux, mais le jeu en vaudra peut-être la chandelle.

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