Madagascar: Meurtre à Faravohitra - Le bourreau de la jeune fille écroué

Présenté au juge d'instruction, le « Tonton sorcier » soupçonné d'avoir violé, décapité et jeté le corps sans tête de Nathalie Thérèse Fifaliana, à Faravohitra, a été incarcéré.

Fixé sur son sort, le soi-disant marabout connu sous le sobriquet de Tonton a été placé en détention préventive à la maison de force de Tsiafahy, hier. Il est poursuivi pour le viol et meurtre de Nathalie Thérèse Fifaliana, la fille âgée de 14 ans, dont le corps dépourvu de tête a été découvert à Faravohitra.

« L'affaire a dû être transférée au juge d'instruction car il s'agit d'un assassinat sanctionné d'une peine de travaux forcés à perpétuité. Nous avons requis un mandat de dépôt (MD) contre les suspects, l'homme à Tsiafahy et les deux femmes, gardiennes du doany, à Antanimora », explique une voix judiciaire au ministère public. « Evidemment, le MD est systématique pour une affaire de viol. C'est la politique pénale nationale », souligne une autre magistrate au parquet.

Le prétendu charlatan, décoré d'amulettes de la tête aux pieds, est un visage familier pour les habitants de Faravohitra où il réside. Le voisinage le trouve agressif, bizarre et fou, à moins qu'il fasse semblant de l'être.

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Les gens ont peur de lui, de ses comportements et de ce qu'il pratique. Parfois, il menace des personnes, les insulte. Il sème le trouble comme lors de l'inauguration du Rova d'Antananarivo.

Avant qu'il ne soit capturé pour cette affaire criminelle, il a déjà été arrêté trois fois par la police, selon les témoignages recueillis par un confrère. Il fait du tapage de jour comme de nuit.

Pas du tout normal

Ceux qui le connaissent savent très bien qu'il a un mode de vie pas du tout normal. Il est déjà arrivé qu'il se trempe avec ses fétiches. Il reçoit des hommes et les fait prendre un bain chez lui.

Ce Tonton sorcier autoproclamé prévient qu'il brûlera vivant celui qui essaie de le dénoncer à la police. Les proches de Nathalie ont, pour leur part, révélé qu'il consomme de la drogue. Il venait toujours chez eux, à Antsalovana Antohomadinika, et parlait avec eux. La dernière fois, c'était dimanche soir où il aurait envouté la jeune fille. Cette dernière est partie avec lui, à Faravohitra, même si son frère l'en a empêchée. C'est pendant la nuit qu'elle a été violée, selon la police. Son bourreau l'a décapitée. Il a expliqué, lors de son interrogatoire, qu'il a servi sa tête en offrande au doany d'Andranoro.

Les responsables de ce lieu de culte sacré, interrogés par notre confrère de la RTA, ont expliqué que cette histoire de sacrifice n'est qu'une accusation mensongère. « Verser une goutte de sang humain dans ce doany est tabou. Il est également interdit d'y emmener le corps d'une personne qui vient de décéder », assènent-ils.

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