Une dizaine de journalistes guinéens interpellés et retenus toute la journée de jeudi 18 janvier dans des garnisons de gendarmerie ont été remis en liberté par un tribunal de Conakry. Ils avaient été interpellés à la Maison de la presse de Guinée où ils venaient répondre à un appel de leur syndicat. Mais, au sortir de ce tribunal, le secrétaire général du syndicat des professionnelles de la presse de Guinée a été interpellé à son tour.
Sékou Jamal Pendessa était le journaliste le plus recherché pour avoir appelé à manifester jeudi pour dénoncer les sévères restrictions de l'accès à internet, manifestation interdite par les autorités guinéennes. Ironie du sort, il a été interpellé dans la cour du tribunal de Dixinn où il était venu soutenir ses camarades arrêtés la veille et déférés devant le procureur.
Il a été conduit et placé en garde à vue à la Brigade de recherches de la gendarmerie à Kipé, dans la banlieue de Conakry.
Deux autres journalistes arrêtés en même temps que lui ont été libérés en fin d'après-midi après avoir été auditionnés par les gendarmes.
Pour rappel, au cours de ces dernières semaines, l'accès à internet a été sévèrement restreint en Guinée, des chaînes de télévisions retirées des principaux bouquets de distribution et des fréquences de radios brouillées.
Pour cette manifestation avortée, le syndicat de la presse avait reçu le soutien de plusieurs associations de la société civile dont le FNDC (coalition de partis politiques et de syndicats qui avaient lutté contre le troisième mandat de l'ancien président Alpha Condé) et le Forum des forces sociales.