Le Sénégal et la Mauritanie d'un commun accord ont décidé de reporter l'entrée en production du Champ Grand Tortue Ahmeyim au troisième trimestre 2024. Une décision prise au terme d'une réunion de travail de deux jours, à Dakar, dans le cadre du suivi conjoint du développement des ressources gazières du Champ Grand Tortue Ahmeyim (GTA) à travers la Commission Consultative de GTA.
Le ministre du Pétrole et des énergies, Antoine Félix Abdoulaye Diome et son homologue du Pétrole, des mines et de l'énergie de la République Islamique de Mauritanie Nany Ould Chrougha ont fait face à la presse au terme d'une réunion de travail, tenue dans un hôtel de la capitale Sénégalaise. Et il en ressort que le démarrage de la production gazière est reportée au troisième trimestre 2024. Une rencontre bien inscrite dans le cadre du suivi conjoint du développement des ressources gazières du Champ Grand Tortue Ahmeyim (GTA) à travers la Commission consultative de GTA.
Ces réunions de concertation permanente entre les deux pays ont permis « d'évaluer l'impact global du retard enregistré dans l'exécution du projet et des augmentations annoncées de coûts », fait savoir le ministre Mauritanien Nany Ould Chrougha.
En application des instructions des chefs d'État du Sénégal et de la Mauritanie et en conformité avec leur parfaite convergence de vue, les deux ministres ont réaffirmé leur détermination constante à oeuvrer pour la réussite du projet, à garantir les droits des contractants et à préserver les intérêts de leurs nations en lien avec le projet GTA dont « le démarrage de la production du gaz est désormais projeté au cours du 3ème trimestre 2024 », ont dit les deux homologues.
Conscients de l'importance stratégique de ce projet, eu égard à sa contribution attendue au développement économique de leurs pays, les ministres et leurs équipes respectives disent être vigilants par rapport aux conditions opérationnelles, économiques et financières du développement des ressources partagées, en partenariat avec les sociétés BP et Kosmos Energy.
Sous ce prisme, les deux homologues entendent maintenir les concertations permanentes pour garantir la viabilité économique du projet tout en préservant les intérêts de leurs populations respectives.
Un audit en vue
Se voulant regardant sur tout ce qui a été fait jusqu'ici en termes de charges financières dans le projet, les deux Etats à travers leurs ministères respectifs s'engagent à commanditer un audit pour quantifier le coût des investissements effectués. En termes clairs, il s'agit là, d'évaluer toutes les dépenses qui ont été engagées dans le développement du projet gazier pour éviter devoir à être amené à payer des charges virtuelles ou surfacturées. Parce que tout simplement un travail de contrôle en amont n'a pas été fait et bien fait.
« Nous allons lancer un audit pour voir clair toutes les dépenses qui ont été engagées jusqu'ici par les contractants aux fins d'éviter d'être amené à devoir payer des charges incompris dans le développement du projet TGA », a dit Antoine Félix Abdoulaye Diome.
Dans ces genres de projets, « les Etats n'ont pas les moyens financiers encore moins l'expertise requise pour leur développement. Et donc, se sont ces multinationales qui amènent les ressources financières et l'expertise requise pour développer le projet. En revanche, il revient à « l'Etat ou Etats partenaires de veiller au contrôle des charges effectuées. Et c'est tout le sens de cet audit qui rentre dans le cadre des clauses du contrat liant les Etats et les compagnies », a justifié le ministre Sénégalais la portée de l'audit.