Afrique: CAN 2024 - Afrique du Sud-Namibie, un derby pour deux sélectionneurs que tout oppose

Afrique du Sud - Namibie, soit les troupes d'Hugo Broos (71 ans) face aux hommes de Collin Benjamin (45 ans). Deux générations d'entraîneur aux CV et ambitions diamétralement différents. Et qui s'affronteront dimanche 21 janvier pour espérer décrocher leur ticket pour les huitièmes de finale de cette CAN 2024.

Le premier affiche 71 années au compteur, a déjà remporté une CAN avec le Cameroun en 2017 et sillonne les bancs de touche européens et africains depuis 1988. Le second a fêté ses 45 printemps cette année et dirige actuellement sa toute première équipe. La rencontre de la deuxième journée du groupe E de cette CAN 2024 entre l'Afrique du Sud et la Namibie, outre son statut de derby, verra s'opposer respectivement le plus vieux sélectionneur de la compétition - Hugo Broos - au plus jeune en la personne de Collin Benjamin.

Le Belge, à la tête des Bafana Bafana, connaît bien le football continental. En tout cas assez pour avoir ajouté une CAN à son palmarès, déjà étoffé par quelques titres nationaux dans le championnat de sa Belgique natale. « C'était certainement une expérience particulière de gagner un grand tournoi, mais le gagner en Afrique, c'est une mentalité totalement différente et j'ai dû apprendre et connaître », a expliqué l'intéressé.

Confiant, le septuagénaire s'est déplacé jusqu'en Côte d'Ivoire avec de réitérer l'exploit avec son Afrique du Sud : « Ce fut une expérience fantastique de gagner il y a cinq ou six ans. Et si vous me demandez si je veux recommencer, bien sûr, je veux recommencer », a-t-il assuré, très ambitieux, début janvier.

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L'aîné a la méthode, le cadet souhaite la mettre en place

Côté Namibie, évidemment, l'expérience accumulée, tout comme les objectifs dans la compétition, sont bien moindres. Quand Collin Benjamin a signé son contrat de cinq ans à la tête des Brave Warriors, peu de monde misait sur la présence même de la sélection à cette CAN. D'ailleurs, c'est le match nul obtenu au Cameroun lors des éliminatoires que l'espoir d'en faire partie a germé. Après quoi les Lions indomptables se sont inclinés au match retour fin mars.

« On ne nous a pas donné une chance, s'est souvenu l'ancien joueur des Brave Warriors (41 sélections) au micro du podcast COSAFA show. La conférence de presse (avant le match, ndlr) était à propos du score sur lequel nous allions perdre ». Conscient du fossé qui peut exister entre sa sélection et ses concurrents directs pour une qualification en huitièmes de finale - la plupart de ses joueurs évoluent en Afrique du Sud, au Botswana ou en Namibie - il n'hésite pas à réclamer à sa fédération plus de moyens, des matches amicaux ambitieux et l'organisation de stages d'entraînements.

En attendant, il surfe sur un groupe enorgueilli par le scalp du Cameroun collecté lors des éliminatoires, un match nul obtenu contre l'Afrique du Sud en amical récemment, et l'envie de revanche. Les Brave Warriors ayant croisé deux fois la route des Bafana Bafana à la CAN, pour deux défaites (0-1 et 1-4).

« Moins de talent, plus de travail et juste de la faim », voilà l'adage de Collin Benjamin. « Ils (ses joueurs) veulent tous réussir et la plupart d'entre eux sont des bons joueurs. Ils veulent s'en sortir et pour avoir de la visibilité, le seul moyen est l'équipe nationale », martèle-t-il. Et pour cela, puisqu'il faut armer son équipe avec les moyens du bord, les solutions sont simples à ses yeux.

La condition physique, la clé de la rencontre ?

D'abord, « nous devons améliorer notre condition physique. Avec une bonne condition physique, vous êtes agressif, quand vous êtes agressif, vous gênez votre adversaire ». Et pour le côté mental, il tente de « créer de l'ambition chez les joueurs, qu'ils comprennent qu'ils travaillent vers un objectif. [...] J'ai des principes de vie et j'essaye de les leur insuffler », a-t-il résumé au micro du COSAFA Show. Des ingrédients qui ressemblent à ceux déjà utilisés par d'autres pour briller sur la scène continentale. En tout cas efficaces pour glaner une première victoire historique contre la Tunisie lors de la première journée.

Et ça tombe bien pour les Brave Warriors, puisque Hugo Broos a justement souligné que les Maliens avaient été « plus physiques en première mi-temps. [...] C'est surtout la condition physique du Mali qui a été meilleure que la nôtre. C'est donc là la différence et c'est là que le Mali a été capable de changer le match, pas au niveau du football ». De quoi donner des idées aux Namibiens de Benjamin dans la chaleur écrasante de Korhogo ?

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