Afrique: L'équipe nationale sort avec un point face au Mali - Un moindre mal en attendant mieux...

22 Janvier 2024

Youssef Msakni : un petit match et des interrogations... crédit photo : © Mokhtar HMIMA

Face aux Maliens, l'idéal était les trois points. Les Tunisiens n'ont pu arracher que le nul. Leur destin dans cette coupe d'Afrique est encore entre leurs mains.

Personne n'aurait aimé sans doute être à la place de Jalel Kadri à la tête de la sélection tunisienne en ce moment. La défaite cinglante des siens dans le premier match de la phase de groupes contre la Namibie, qui n'était pas prévue sur sa feuille de route, a «bousillé» tout son plan de bataille pour la qualification au second tour de la CAN et l'a mis dans un sale pétrin. Elle l'a laissé confronté à un vrai dilemme pour l'approche du deuxième match contre le Mali. Il avait deux options : soit chercher coûte que coûte une victoire qui le remettrait lui et son équipe en selle et lui permettrait d'aborder le troisième rencontre contre l'Afrique du Sud sans le couteau sous la gorge avec un nul qui pourrait suffire, soit ne pas prendre des risques et défendre en priorité un score de parité qui lui éviterait de faire ses valises dès le premier tour avec, dans ce cas, une seule et unique chance de s'en sortir, celle d'un succès impératif sur les Sud-Africains. Trancher entre ces deux options n'était pas un choix facile et finalement Jalel Kadri n'a pas emprunté la première option suicidaire contre une équipe du Mali très forte par son jeu collectif et son potentiel physique et technique. Si on avait joué l'attaque à outrance et concédé beaucoup d'espaces, une deuxi

ème défaite aurait été logique. C'est pourquoi après ce partage des points, Jalel Kadri a préféré parler du verre à moitié plein. «Nous avons bien riposté et nous nous sommes bien comportés et réhabilités après la grosse déception du premier match», a-t-il déclaré avec un sourire à demi-retrouvé.

Un soulagement moral

Ce match contre le Mali n'a pas donc été la grande revanche pour les Aigles de Carthage sur leur mauvais sort lors du premier match et sur ceux qui ont sauté sur leur ratage, non pas pour les critiquer objectivement, mais pour les lyncher. Toutefois, il faut avouer qu'ils n'ont pas encore à crier victoire, que ce n'est qu'une simple bouffée d'oxygène et qu'un petit répit avant le duel sans pitié du 24 janvier. Car il faut regarder aussi la moitié vide du verre avec deux points précieux de perdus qui font que la bataille suicidaire, évitée notamment en deuxième mi-temps face au Mali, va devoir être livrée contre l'Afrique du Sud pour obtenir les trois points des huitièmes.

Or, ce dernier match contre les Sud-Africains, sur lequel on table beaucoup avec les rêves et les espoirs les plus fous, n'est pas gagné d'avance.

Ce qui retient l'attention, c'est qu'après une longue période de tâtonnements, Jalel Kadri est sur le point de bâtir sa bonne formation. Une défense à quatre comme formulé sur le papier mais un axe à trois renforcé avec le demi défensif sentinelle Elyes Skhiri utilisé en phase de repli comme libéro inversé, collant à la charnière centrale Talbi-Meriah et bloquant les issues et percées dans les intervalles et les forçant à un jeu plus étiré sur les côtés. Ce verrouillage de l'axe de la défense a donné plus de liberté d'action aux deux latéraux sur les deux flancs. Mais si le revenant Ali Abdi a fait un grand boulot offensif et de nombreuses percées et a été derrière la passe en retrait intelligente, rapide et millimétrée du but égalisateur de Hamza Rafia, Wajdi Kechrida, devenu une énigme, n'a pas réussi le même volume de travail devant et a été en plus une deuxième fois le défenseur vulnérable que l'adversaire surpasse pour marquer de son côté comme ce fut le cas devant la Namibie.

A l'entrejeu, il y a eu encore quelques failles dans le dispositif avec un Aïssa Laïdouni pas au top de sa forme et des déchets dans le travail de conservation de la balle et dans la transition rapide qui ont fait que le taux de possession du ballon a été en faveur du Mali. En attaque, la formule Achouri, Rafia, Msakni, avec Anis Ben Slimane en soutien et renfort permanents, chacun dans son registre, est ce qu'il y a de mieux comme option de base. On peut reprocher à Jalel Kadri de ne pas avoir réfléchi deux fois en faisant sortir Elyes Achouri, ce qui a éteint la flamme de départ sur ce côté avec le repli de Ali Abdi pour des consignes de sécurité. On peut lui faire grief également de ne pas avoir joué sa chance dans les vingt dernières minutes et de ne pas avoir fait entrer plus tôt Bessam Srarfi en vue de chercher le surnombre en attaque et le second but d'une réelle délivrance. Des reproches qu'on peut lui faire à tête reposée et avec le recul mais lui, sur le banc de touche, il avait le cerveau en ébullition et comptait les minutes pour que la tempête malienne passe sans lui enlever ce point du nul qui vaut de l'or à ses yeux.

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