Madagascar: Projet « Ankohonana Marina » - Soutien aux ménages vulnérables pour sortir de la pauvreté

Le président de la République a choisi le district d'Arivonimamo pour son premier déplacement hors de la Capitale. Il a visité deux sites pilotes du projet « Ankohonana Miarina » à Fieferamanga et Tsimahabeomby.

Un peu plus de 600 m² de terrain pour une nouvelle vie, voilà ce que propose le projet « Ankohonana Miarina ». Il s'agit d'un des projets phares du second quinquennat de Andry Rajoelina, président de la République.

Le locataire d'Iavoloha note que son choix de visiter les sites pilotes du projet « Ankohonana Miarina », comme premier déplacement de son mandat, souligne son attachement à ce dossier. Ils sont localisés dans le district d'Arivonimamo, dans les localités de Fieferamanga et Tsimahabeomby. Pour renforcer son argument, il a rappelé qu'au début de son premier quinquennat, en 2019, son premier déplacement a été dans la région Androy.

C'est durant ce déplacement dans l'Androy, en 2019, que Andry Rajoelina a décidé de s'engager corps et âme dans le relèvement du Deep South. En conséquence, le couple présidentiel a effectué un suivi serré des chantiers entrant dans ce plan émergence Sud, comme le Centre de redressement nutritionnel, la réhabilitation de la Route nationale numéro 13 (RN13), ou encore la construction du pipeline EFAHO.

De prime abord, le chef de l'État compte accorder la même attention à la concrétisation du projet « Ankohonana Miarina ». À l'entendre, les deux sites seront le point de départ de la transformation du pays dans le domaine agricole, mais aussi du renforcement du capital humain. Ce dernier point étant l'un des trois piliers sur lesquels le Président veut asseoir son second quinquennat.

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« Ankohonana Miarina » a pour objectif de sortir de la pauvreté un million de ménages d'ici cinq ans. Cela, « par la réinsertion sociale de ces familles dans de nouvelles localités agricoles autonomes, ainsi que par la promotion de l'autosuffisance et l'autonomie financière», explique le communiqué de presse de la présidence de la République. Le site de Fieferana couvre une superficie de 53 hectares, tandis que celui de Tsimahabeomby fait près de 400 hectares et pourra accueillir jusqu'à trois mille ménages.

Une impérative

Le principe du projet est de mettre à disposition des ménages vulnérables, sélectionnés, un logement décent et une parcelle de terrain d'un peu plus de 600 m², pour y mener une exploitation agricole. Ils seront dotés d'intrants agricoles et d'animaux d'élevage. Les plus performants pourront prétendre à bénéficier jusqu'à 2 000 m² de terrain. Selon les explications, « dans un premier temps, les bénéficiaires se verront attribuer un certificat d'occupation du terrain. Après cinq ans, ils recevront un titre définitif ».

Les bénéficiaires doivent ainsi s'engager à rester et à exploiter le terrain durant au moins cinq ans. Il faudra également qu'ils démontrent leur abnégation au travail par le rendement de leur exploitation. « Les excédents de production des familles seront achetés par l'État ou par les usines de transformation qui seront installées sur les sites », avance le Président. Chaque site disposera également des commodités administratives telles que les écoles, les centres de santé ou hospitaliers, et des postes avancées de la Gendarmerie nationale.

Des réseaux d'accès à l'eau potable, des infrastructures sportives, et des routes pour éviter l'isolement des sites par rapport aux villes avoisinantes seront également aménagés. De même pour les infrastructures d'irrigation des cultures et d'abreuvoir des animaux d'élevage. Le site de Tsimahabeomby, qui sera rebaptisé Commune Miarina, sera, par exemple, relié directement à la nouvelle ville Tanamasoandro, qui se trouve à environ 12 kilomètres.

Pour être parmi les bénéficiaires du projet « Ankohonana Miarina », il faudra toutefois candidater. Un comité composé, entre autres, de représentants des autorités locales, du ministère de l'Agriculture et de l'élevage, ainsi que du ministère de la Population et de la solidarité sera chargé de la sélection des dossiers. Le pouvoir d'achat, la localisation régionale, la motivation à gérer une exploitation agricole sont parmi les critères de sélection.

Des cas spécifiques tels que les jeunes ménages, les mères célibataires, ou le handicap d'un membre de la famille sont, par ailleurs, parmi les critères spécifiques qui seront considérés. Ceux qui seront sélectionnés suivront ensuite des formations agricoles, d'élevage et financières suivant la méthode « Pfumvudza ». L'assiduité et le suivi jusqu'au bout de ces formations sont des conditions impératives pour être sélectionné parmi les bénéficiaires du projet « Ankohonana Miarina ».

Une méthode qui a fait ses preuves

Naît au Zimbabwe, la méthode « Pfumvudza », est classée dans la catégorie des « agricultures de conservation ». Le nombre d'agriculteurs africains à utiliser cette méthode est estimé à cinq millions. Son avantage est qu'elle favorise l'exploitation durable, l'amélioration de la santé des sols, une rétention de l'humidité des sols et le maintien ou l'amélioration des rendements agricoles. Cette méthode a fait ses preuves au Zimbabwe, au Rwanda, ou encore en Afrique du Sud.

Des formateurs venant de ces pays ont, justement, été présentés samedi. Ils seront en backup des formateurs locaux. Ces derniers seront vraisemblablement composés de trente personnes qui se sont envolées pour le Zimbabwe en janvier 2023 afin de suivre une formation des formateurs en « Pfumvudza ». Cette méthode brise l'idée selon laquelle une exploitation ne peut se développer sans l'utilisation de machines agricoles, souvent coûteuses en prix d'achat et en entretien.

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