Tunisie: Aspects d'une visite - Se rapprocher des Tunisiens, être à leur écoute

22 Janvier 2024

La visite du Président représente un message clair aux jeunes particulièrement

Conscient des problèmes des Tunisiens, le Président de la République n'a eu de cesse de multiplier les visites de terrain inopinées ainsi que les entretiens avec les différents responsables, tout en prêtant l'oreille aux doléances des citoyens. Il n'y a pas mieux que le contact direct comme gage de réussite pour la construction de la structure démocratique par la base.

Dimanche, 14 janvier, jour de la célébration de la révolution, Kaïs Saïed a préféré le célébrer par un déplacement aux régions démunies, plutôt que par les longs discours. Donc l'action et non la parole. Il s'est rendu aux gouvernorats de Siliana au Nord-Ouest et à Kairouan au Centre-Ouest qui composent le troisième district du pays. Contrairement aux trois autres gouvernorats qui relèvent de ce district (Sousse , Monastir, Mahdia ), ceux de Kairouan et de Siliana souffrent d'un taux élevé de pauvreté et de chômage estimé à 19,9 à Siliana-Sud, 16,8 à Siliana-Nord, à 50,1% à Al Ayoun à Kairouan , selon l'Institut national de la statistique (INS). Le Centre-Ouest du pays représente l'une des régions les plus pauvres avec un taux moyen de 29,3 % .

Se rapprocher des Tunisiens, être à leur écoute. Le sociologue et professeur universitaire Hassen Kassar est, lui aussi, de cet avis. Cette forme de gouvernance fondée sur la proximité, pourrait bien contribuer à améliorer la situation socioéconomique des habitants dans les régions démunies que ce soit à Kairouan et Siliana ou ailleurs sur l'ensemble du territoire, particulièrement les régions à vocation agricole.

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Depuis les années 80, ce secteur a observé une nette régression au niveau de la production, sous l'effet des changements sociaux, démographiques, climatiques ainsi que les changements des habitudes de consommation des populations locales. La terre agricole assurait la subsistance de toute la famille, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. Ces changements ont poussé une large frange de la population dans ces régions à opter pour un exode massif vers les villes et ont contribué à l'augmentation du taux de pauvreté et celui du chômage.

Saisir l'occasion des entreprises citoyennes

Les entreprises citoyennes pourraient contribuer à apporter un début de solution pour résorber une partie du chômage très élevé dans ces régions, fait remarquer notre interlocuteur. Mais elles ne sont pas suffisantes. Il faut que les jeunes profitent de l'occasion pour créer des entreprises familiales agricoles, améliorer et diversifier le produit agricole de manière à faire augmenter les recettes. Bien évidemment, l'Etat devra apporter l'aide financière nécessaire aux agriculteurs pour qu'ils puissent monter leurs entreprises dans les meilleures conditions.

Des programmes de formation et d'encadrement, supervisés par l'Etat, au profit des jeunes et moins jeunes qui souhaitent investir dans de tels projets sont indispensables pour qu'ils puissent faire fructifier leurs projets agricoles et passer de la production tournée vers le marché local à une production destinée à l'exportation, selon le sociologue.

Emigrer clandestinement plutôt que travailler la terre

«Ces habitants, longtemps habitués à pratiquer une agriculture traditionnelle doivent évoluer et changer de manière à ce qu'ils concilient le vouloir et le faire avec l'appui de l'Etat». Malheureusement, on se trouve souvent face à des jeunes qui rêvent d'émigrer clandestinement et de passer leur vie à travailler dans des conditions indécentes pour le compte d'autrui que de travailler, la tête haute, la terre de la famille, ou de tenter d'améliorer la production de cette terre. Hassen Kassar, nous ajoute que la visite du Président de la République constitue un message clair adressé aux jeunes. Il faut rester dans son pays et s'investir davantage dans le travail des terres domaniales délaissées en vue de créer des entreprises citoyennes qui sont au coeur de l'économie solidaire et sociale.

Lors de sa visite effectuée le même jour à Al Ouaslatia et El Alaa, relevant du gouvernorat de Kairouan, Kaïs Saïed a aussi été à l'écoute des doléances des citoyens qui ont fustigé la corruption rampante et la détérioration de leur niveau de vie dans ces deux régions qui affichent un taux très élevé de pauvreté. Il faut rappeler qu'aucun président ni un chef de gouvernement ne s'est rendu dans ces zones oubliées du pays et n'a été aussi proche des citoyens.

Un scanner sera installé à l'hôpital régional de Siliana, et des efforts seront déployés pour traiter les problématiques inhérentes au développement dans cette région, a promis le Président lors de cette visite. « Grâce à Dieu, on parviendra à mettre fin à la corruption», martèle-t-il, le poing levé, en direction des citoyens venus très nombreux à sa rencontre.

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