Ile Maurice: MMM et Développement Durable - Kavy Ramano mis à l'index

Joanna Bérenger animait, samedi, avec à ses côtés, Hishaam Ibrahim et Daniella Bastien, une conférence de presse de la Commission Développement Durable (CDD) du MMM. Actualité oblige, elle a parlé du cyclone Belal. À la base, c'est l'Environment Protection Act (EPA) qui est dépassée, dit la députée mauve, et nécessite une actualisation pour tenir compte des nouveaux défis, surtout le développement sauvage qui empêche l'eau de suivre son parcours naturel. «Or, on attend en vain depuis cinq ans que Kavy Ramano mette en pratique sa promesse de mettre à jour l'EPA.» Selon elle, le certificat d'Environment Impact Assessment (EIA) devrait être remplacé par un Strategic Environmental Assessment plus global avec les facteurs sociaux, financiers et économiques, entre autres.

Le public doit aussi, ajoute-t-elle, avoir plus de temps pour commenter ou objecter à un certificat EIA délivré. «La notion d'aggrieved party doit être redéfinie. Le ministère de l'Environnement doit expliquer pourquoi il accorde ou refuse un certificat EIA.» Elle pointe du doigt les lacunes dans l'EIA qui permettent aux promoteurs d'en abuser en lançant des projets avec un peu moins de 50 unités et pieds dans l'eau. «Cela contribue à l'érosion de nos côtes et impactera notre industrie touristique qui fait vivre des milliers de Mauriciens. Exemple : un projet de 48 appartements à Wolmar d'un proche du pouvoir. Est-ce pour cela que le gouvernement ne veut pas amender la loi ?»

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Joanna Bérenger est revenue sur d'autres «développements» qui affectent notre résilience écologique et «dont nous subissons maintenant les conséquences. On a détruit des forêts endémiques pour l'agrandissement de la route B 104 à Chamarel, une forêt disparaît à La Marie sans même que l'on sache pour quel projet». Elle rappelle que ces projets dits de développement sont exemptés du certificat EIA. Pour d'autres, comme le métro - «responsable des inondations à St Jean» - le certificat n'a jamais été rendu public. Elle a aussi parlé du projet Legend Hill à Tamarin qui a provoqué des inondations en aval. «Kavy Ramano fait de grands discours et promesses à l'ONU ou aux COP. Mais rentré à Maurice, rien n'est fait.»

Bétonnage et ordures

Daniella Bastien blâme aussi le ministre Ramano qui ne cesse de reporter la mise sur pied de la National Development Strategy. «En attendant, le bétonnage massif de l'île» provoque des inondations. «Où sont passés les 'pull-down orders' des bâtiments construits illégalement à Port-Louis ?» Elle pense sans doute à KFC qui résiste légalement aux autorités et rappelle qu'après les inondations il y aura des «foyers de moustiques». Il faut, ajoute-t-elle, protéger les zones humides comme Roches-Noires qui absorbent et filtrent les excès d'eau de pluie. En attendant, nos paysages sont défigurés par les déchets remontés à la surface, mais elle blâme aussi les Mauriciens qui se débarrassent de leurs ordures n'importe comment.

Hishaam Ibrahim reprendra au vol le sujet de déchets en parlant des images désolantes du Port Louis Waterfront ressemblant au dépotoir de Mare-Chicose après le passage de Belal. Justement, ce jeune militant rappelle que, prévu pour «accueillir» 2 millions de tonnes de déchets en 19 ans, Mare-Chicose en a reçu 10 M de tonnes. «De 32 hectares, il en occupe maintenant 50 et le ministre Ramano veut encore l'agrandir verticalement.» Il prévient de l'accumulation de liquide et de gaz dangereux qui ont provoqué un grand incendie en 2022. «Et le ministre qui ne fait rien pour encourager le tri des déchets à la source. L'on ne fait plus de compostage depuis 2017 quand 3 000 tonnes étaient traitées ? Le ministre vient d'annoncer qu'il en est encore au stade de Request for Proposal.»

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