À moins de deux mois de l'élection présidentielle au Sénégal, le Conseil constitutionnel a publié, le 20 janvier, la liste définitive des vingt candidats retenus. Les candidatures du chef de file de l'opposition, Ousmane Sonko, et de Karim Wade ont été rejetées.
Ousmane Sonko, personnage central d'un bras de fer de plus de deux ans avec l'État qui a donné lieu à plusieurs épisodes de troubles meurtriers, ne figure pas sur la liste, comme cela était attendu. Populaire parmi les jeunes, il était donné parmi les favoris de la présidentielle. Après son dernier recours, le Conseil a écarté sa candidature en raison d'une condamnation définitive pour diffamation à six mois de prison avec sursis, le 4 janvier. Une affaire l'ayant opposé à un ministre membre du camp présidentiel.
Dans deux autres dossiers, Ousmane Sonko a été déclaré « coupable en juin dernier de débauche de mineure » et condamné à deux ans de prison ferme, puis écroué fin juillet sous d'autres chefs d'inculpation, dont l'appel à l'insurrection, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et atteinte à la sûreté de l'État. Il a dénoncé « un complot pour l'empêcher de participer à l'élection présidentielle de février 2024 », ce que le pouvoir dément.
Pour sa part, l'opposant Karim Wade, fils et ministre de l'ex-président Abdoulaye Wade (2000-2012), est absent de la liste en raison d'une candidature jugée « irrecevable » à cause de sa double nationalité française et sénégalaise, selon le Conseil.
Tout candidat à la présidence de la République « doit être exclusivement de nationalité sénégalaise, jouir de ses droits civils et politiques, être âgé de 35 ans au moins et de 75 ans au plus le jour du scrutin », dit la Constitution. Il doit aussi savoir écrire, lire et parler couramment la langue officielle, le français.
Karim Wade, né en France d'un père sénégalais et d'une mère d'origine française, a produit une déclaration sur l'honneur datée du 21 décembre dernier, selon laquelle il a exclusivement la nationalité sénégalaise, a indiqué le Conseil constitutionnel.
La liste comprend le candidat du camp présidentiel, le Premier ministre Amadou Bâ, les anciens chefs de gouvernement et opposants Idrissa Seck et Mahammed Boun Abdallah Dionne, l'ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, et Bassirou Diomaye Diakhar Faye, présenté comme le candidat de substitution d'Ousmane Sonko.