Les investissements dans l'énergie propre doivent augmenter partout, mais les augmentations les plus fortes sont nécessaires dans les économies émergentes et en développement autres que la Chine. C'est le constat fait par l'Agence internationale de l'énergie (Aie).
Dans son rapport intitulé "World Energy Outlook 2023", l'agence note que de 2015 à 2022, les économies avancées et la Chine ont représenté ensemble plus de 95% des ventes mondiales de voitures électriques et de pompes à chaleur et près de 85% des ajouts de capacité éolienne et solaire combinée.
L'Aie confie, dans la foulée, qu'il y a quelques points positifs ailleurs, notamment l'investissement solaire en Inde, mais l'investissement global dans l'énergie propre en dehors des économies avancées et la Chine a stagné en termes réels depuis 2015.
A l'en croire, il faudrait qu'il soit augmenté de plus de six (06) fois au cours des dix prochaines années pour se mettre sur la bonne voie pour le scénario Net zero emission (Nze).
Cependant, l'Aie soutient qu'il existe d'importants obstacles à une telle mise à l'échelle, y compris le resserrement des conditions financières et fiscales, les niveaux élevés d'endettement public et le coût élevé du capital pour les projets d'énergie propre.
Pour surmonter ces éléments, l'agence relève qu'il faudra des politiques nationales plus strictes ainsi qu'un soutien international renforcé, y compris un financement beaucoup plus concessionnel pour améliorer les rendements ajustés au risque et mobiliser des capitaux privés à grande échelle.
« La demande de services énergétiques d'ici 2050 devrait augmenter le plus rapidement dans les marchés émergents et les économies en développement autres que la Chine, et il est essentiel que cette demande accrue soit satisfaite de manière durable », déclare l'Aie. Qui ajoute qu'à l'heure actuelle, la répartition de la consommation d'énergie propre entre les pays est encore plus inégale que pour la consommation d'énergie dans son ensemble.
En ce sens, le rapporte souligne que parmi les pays pour lesquels l'Aie dispose de statistiques énergétiques complètes, le coefficient actuel de Gini de l'inégalité énergétique est de 0,39 pour toutes les sources de consommation d'énergie et 0,46 pour l'énergie propre.
L'Aie explique ainsi que le coefficient de Gini est une mesure de l'inégalité généralement utilisée pour mesurer l'inégalité des revenus, qui a été adoptée pour évaluer l'inégalité dans la consommation d'énergie. Elle précise que 1 indique une inégalité parfaite (où un groupe ou un individu consomme ou reçoit toutes les ressources), tandis que 0 indique une égalité parfaite.
Cela souligne, selon le rapport de l'Aie, la nécessité de trouver des moyens d'améliorer les investissements dans les marchés émergents et les pays en développement autres que la Chine, et d'augmenter le niveau de déploiement des technologies d'énergie propre dans ces pays.