Après des mois d'intense travail et de labeur, le Comité de pilotage des Assises des médias au Sénégal a présenté, le samedi 20 janvier 2024, le rapport provisoire des six (6) commissions qui ont revisité l'écosystème des médias (au Sénégal), afin de cerner les difficultés qui minent le développement du secteur. A ce titre, plusieurs recommandations ont été formulées afin de panser les difficultés auxquelles fait face, aujourd'hui, le secteur des médias au Sénégal. Il s'agit, entre autres recommandations, de l'économie de manière générale en lien avec la gouvernance des entreprises de presse, du Fonds d'appui et de développement de la presse, de la formation des journalistes et de la sécurité physique des journalistes...
«On s'est rendu compte que du fait de la fragilité, de la faiblesse des moyens des entreprises de presse, cette précarité que vivent les entreprises de presse bloque l'épanouissement des journalistes. Et les journalistes donc, de fait, vivent aussi dans une certaine précarité. C'est des situations intenables que nous voyons et qu'il faudra corriger», a déclaré Cheikh Thiam, rapporteur général des Assises nationales des médias au Sénégal. Dans son rapport sur la question «des moyens économiques, financements des médias et modèles économique», la Commission 4, dirigée par Mamadou Ibra Kane, a pointé du doigt la mal gouvernance des entreprises de presse. «La gouvernance des entreprises de presse pose problème. On peut dire que la grande majorité des entreprises de presse sont informelles. La gestion est informelle», relève le rapporteur général des Assises nationales des médias.
AMENER LES ENTREPRISES DE PRESSE A SE FORMALISER POUR POUVOIR ACCEDER AUX FINANCEMENTS
Sous ce rapport, recommande-t-il, «Il faudrait amener ces entreprises de presse à se formaliser pour pouvoir accéder aux financements bancaires, comme d'autres secteurs y accèdent. Si les entreprises étaient beaucoup plus formalisées, elles auraient pu peut être accéder aux financements bancaires.» Cette même commission a, par ailleurs, proposé des réformes sur le Fonds d'appui et de développement de la presse (FADP) et le Code de la publicité en cours d'élaboration. «Nous avons réfléchi pour proposer des réformes sur le Fonds d'appui et de développement de la presse, le Code de la publicité qui est en cours d'élaboration ; nous voulons qu'il soit inclusif, qu'on puisse associer plus activement les acteurs des médias», a révélé M. Thiam, qui souligne : «Nous avons demandé au ministère de suspendre le processus, de nous impliquer pour qu'on puisse partager nos préoccupations pour qu'on trouve des solutions durables sur ce secteur de la publicité».
FORMATION : UN ORGANE POUR CERTIFIER LES ECOLES DE JOURNALISME AU SENEGAL
Quant à la question de la formation, pour laquelle il est dénombré aujourd'hui une cinquantaine d'écoles au Sénégal, «La commission a réfléchi et nous avons abouti à la conclusion qu'il faudrait certifier les écoles de journalisme au Sénégal. Ce que nous voudrions, c'est qu'avec l'Etat, nous allons mettre un organe de certification des écoles de journalisme au Sénégal», a indiqué le journaliste Cheikh Thiam. Concernant cependant, à la question sur la sécurité physique des journalistes, sur laquelle la Commission 6 a mené des réflexions, M. Thiam souligne : «On a travaillé et on a fait des propositions par rapport aux Forces de défense et de sécurité (FDS), par rapport à l'Etat : quel rôle devrait-il joué ? Par rapport même aux organes de presse : quel doit être, dans des situations pareilles, la position des organises de presse qui doivent d'abord sécuriser leurs employés ?»
Pour ce qui a trait au suivi de ces recommandations, affirme-t-il, «Nous allons nous regrouper, dans les jours à venir, pour prendre en compte toutes les observations, les remarques, les suggestions qui ont été formulées verbalement ou par écrit et nous allons les consigner dans un document qui fera office de rapport général des Assises nationales» des médias au Sénégal.
Mieux, «Notre souhait est que le Comité de suivi des recommandations, qu'on va créer aussi, puisse travailler afin que dans les délais raisonnables toutes les problématiques qui ont été posées puissent être mises en oeuvre», assure le rapporteur général des Assises nationales des médias au Sénégal.