Il y a un an, le 22 janvier 2023, était découvert à une vingtaine de kilomètres de Yaoundé, le corps sans vie de l'animateur radio Martinez Zogo. Ses collègues ont souhaité marquer cette journée par une commémoration dans l'enceinte de la radio.
Pour le personnel d'Amplitude FM, orphelin depuis un an de celui qui était le leader de la station, cette journée d'hommage était quasiment une obligation, confie Elise Domche, la directrice générale. « Pour nous, cette cérémonie est déjà une manière de lui rendre hommage, pour faire vivre son nom. La chapelle qui a été érigée à son honneur est toujours là, un an après. Martinez Zogo nous interpelle à Amplitude FM. »
Journée d'hommage ponctuée par une célébration eucharistique dans l'enceinte même de la radio, avec encore et toujours cet appel pressant pour que justice soit rendue au défunt animateur.
Arsène Junior Zogo, son fils, était présent lors de la cérémonie. « Dans toutes mes prières, je n'ai qu'un seul mot, qu'une seule phrase : justice pour Martinez, justice pour mon père. Parce que ce crime ne peut pas rester impuni. »
Sur les ondes, les collègues disent se sentir le devoir de poursuivre l'oeuvre du disparu, mais, admettent-ils aussitôt, avec la peur qui a gagné les esprits, il est presque impossible de retrouver la verve qui caractérisait l'animateur de l'émission Embouteillages. « Nous tous, on a tous peur, reconnaît Billy Show, animateur radio et ancien collaborateur de Martinez Zogo. Personne ne veut prendre des risques. Il y a des choses que les gens savent et qu'ils ne peuvent pas dire, dans les conditions actuelles, on ne sait pas à qui sera le tour. »
Une peur d'autant plus prégnante que l'enquête semble s'être enlisée, ajoutant à la confusion générale sur cette affaire.