Ile Maurice: Dans l'attente du comité disciplinaire de Ram Dhurmea

Ce n'est pas seulement l'ex-directeur des Mauritius Meteorological Services (MMS) qui attend avec impatience son comité disciplinaire mais toute la population, qui veut connaître la vérité sur ce qui s'est réellement passé le 15 janvier. Narendranath Gopee, qui est aussi président de la National Trade Union Confederation, assistera, aux côtés de Me Gavin Glover, Ram Dhurmea lors du comité disciplinaire éventuel.

Selon le syndicaliste, Raj Dhurmea ne passera devant le comité disciplinaire qu'une fois l'enquête complétée. Et combien de temps prendront les investigations ? «Il faudrait d'abord que l'enquête soit ouverte ! Et c'est son Supervising Officer, soit le Senior Chief Executive, qui devra donner des directives pour ouvrir l'enquête.» Mais, s'empresse-til d'ajouter, «celle-ci devra être effectuée par des personnes indépendantes». En dehors du gouvernement alors, lui avons-nous fait remarquer. «Non, par des fonctionnaires mais pas ceux du ministère des Collectivités locales. Nous présumons qu'ils seront indépendants, sauf si le contraire est prouvé.» Et il y aura beaucoup de technicités...

Toujours d'après Narendranath Gopee, l'enquête prendra le temps qu'elle prendra. Rappelons que Ram Dhurmea avait demandé, dans sa lettre du 16 janvier, à Pramod Neerunjun, chef de la Fonction publique, que l'enquête se fasse «within the next two days» car toute cette affaire est en train de causer du stress et des préjudices énormes à lui et à sa famille. D'autant que, dit-il, tous les documents sont à la disposition du chef du service civil. Les autorités, elles, souhaiteraient-elles une prompte conclusion à cette affaire ou comptentelles atermoyer ? «Si l'on ne veut pas le faire au plus vite, affirme Narendranath Gopee, on pourra toujours le justifier en disant qu'il y a des éléments à vérifier ou de nombreux témoins à interroger.» Et de nous rappeler qu'il y a plusieurs policiers qui ont été suspendus pendant cinq ans en attendant d'être jugés. «Mais ils ont toujours été rémunérés.»

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Ram Dhurmea devra-t-il attendre pendant un temps indéfini ? Le syndicaliste est d'avis que les autorités ont le devoir d'agir avec diligence «car on ne peut laisser le poste de directeur des MMS vacant trop longtemps, surtout en cette période cyclonique et pluvieuse.»

L'express attire son attention sur le fait que l'ancien directeur Prem Goolaup vient d'être nommé conseiller spécial auprès du ministre Anwar Husnoo, selon un article de presse. «Ce n'est pas à travers un conseiller, qui n'est redevable envers aucune autorité, que la météo doit fonctionner. Il faut qu'il y ait un directeur titulaire.» Narendranath Gopee souligne que le ministre Husnoo ou tout autre ministre demeure responsable pour les décisions qu'il a prises ou omis de prendre. Aussi «le ministre agit selon sa propre discrétion, selon la loi, en tant que président du National Emergency Operations Command (NEOC). Il ne peut pas dire qu'il a été mal conseillé ou mal informé.»

Qui fait la pluie et le beau temps ?

Petit rappel des faits. Selon un communiqué du Government Information Service du lundi 15 janvier, c'est le vice-Premier ministre et ministre Husnoo, qui avait déclaré, au sortir de la réunion du NEOC, le jour même que «yesterday (NdlR ; le 14 janvier), based on our forecast, Belal was not expected to bring cyclonic conditions to Mauritius, rather, it was expected to bring heavy rainfalls, but since then, it has significantly evolved». On ignore s'il voulait dire que le cyclone est devenu plus ou moins dangereux. Mais il avait ajouté que vu que Belal était imprévisible, «the Committee decided to proceed with further decisions at 04hrs00 this morning (NdlR: lundi 15 janvier).» Or, le lendemain, lundi 15 janvier à 4 heures du matin, aucune alerte de pluies torrentielles n'a été émise, même si le ministre Husnoo prédisait la veille que «it was expected to bring heavy rainfalls» et que le cyclone se dirigeait vers l'est et donc en direction de Maurice. On s'est contenté de ne maintenir que l'alerte cyclonique 1.

Le ministère s'est également «couvert» concernant les pluies torrentielles en affirmant dans son communiqué du 17 janvier qu'il «dispose aussi de l'ensemble des prévisions du directeur du MMS portant sur la pluviométrie, qui se sont aussi avérées être inexactes». Mais pour cela, on n'a vu ni audio ni «clip» jusqu'à présent.

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