Le Cameroun a lancé, lundi 22 janvier, une vaste campagne de vaccination des enfants contre le paludisme. C'est une première sur le continent après la phase pilote qui avait été menée dans trois autres pays. Cette première campagne de vaccination systématique et à grande échelle au monde contre le paludisme est une « étape historique », selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), dans la lutte contre cette maladie parmi les plus meurtrières chez les enfants africains.
Le Cameroun, l'alliance pour le vaccin (appelée Gavi) et l'OMS en parlent comme d'une « étape historique » dans la lutte contre le paludisme. Lundi à Soa, banlieue de la capitale Yaoundé, un bébé a reçu sa première injection devant les caméras.
Le gouvernement veut proposer le vaccin RTS,S gratuitement et en même temps que les autres vaccins classiques de routine à tous les enfants de moins de six mois. Au total, 42 districts de santé sont d'abord visés, avec les 300 000 doses livrées en novembre. Une campagne financée en partie par l'Alliance pour le vaccin, Gavi.
Ce vaccin RTS,S est vu comme un outil de plus dans une boîte à outils pour lutter contre le malaria : ce n'est pas considéré comme une solution miracle, mais un outil à combiner avec notamment la prévention, les moustiquaires et une prise en charge dès les premiers symptômes, au plus tôt possible.
En Afrique, « un enfant de moins de 5 ans meurt du paludisme pratiquement toutes les minutes »
Le paludisme, maladie transmise par les piqûres de certains moustiques, tue près de 500 000 enfants de moins de cinq ans chaque année en Afrique subsaharienne, un chiffre qui représente 80 % des décès en Afrique. En Afrique, « un enfant de moins de 5 ans meurt du paludisme pratiquement toutes les minutes », souligne l'OMS, qui salue lundi « l'introduction » du vaccin « dans les programmes de vaccination essentiels » et « de routine » dans les pays à risque.
Le vaccin RTS,S a été développé par le groupe britannique GlaxoSmithKlein (GSK). Testé à partir de 2019, au Kenya, au Ghana et au Malawi, c'est le premier contre le paludisme à avoir été validé par l'OMS.
Il a contribué dans sa phase teste à faire baisser de 13 % la mortalité chez les enfants vaccinés, et une baisse importante des formes graves et des hospitalisations.
Dans le monde, la maladie tue plus de 600 000 personnes chaque année, dont 95% en Afrique, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). « La mise en oeuvre à grande échelle de la vaccination antipaludique » est « une étape historique » qui « pourrait changer la donne en matière de lutte contre le paludisme et sauver des dizaines de milliers de vies chaque année », estimait l'OMS fin novembre.
Doivent suivre dans les prochains jours ou semaines, selon l'OMS, des campagnes de vaccinations au Burkina Faso, Niger, Liberia et Sierra Leone. Un autre vaccin contre le paludisme est également en cours de déploiement : le R21 développé par le Serum Institute of India.