L'ancien Président sierra-léonais, Ernest Bai Koroma, âgé de 70 ans, doit répondre de quatre chefs d'accusation pour trahison, complicité de trahison et recel de personnes soupçonnées d'avoir participé récemment à un coup d'État manqué. Il part tout de même en déplacement hors du pays pour des raisons de santé. Dans une adresse d'une dizaine de minutes le 18 janvier 2024 sur sa page X (Tweetter), son successeur et actuel Chef de l'État, Julius Maada Bio, tente de faire accepter, ce qui ressemble à un deal qui contraint son prédécesseur à l'exil.
Dans sa communication, Julius Maada Bio insiste plus sur sa volonté de garantir la paix et la cohésion nationale que le caractère humanitaire de la décision. D'ailleurs, selon la BBC, « cette décision de la Haute Cour intervient alors que l'on pensait qu'Ernest Bai Koroma avait accepté de s'exiler si les charges retenues contre lui étaient abandonnées ». La décision porte également en elle des éléments qui font penser que l'ancien Président pourrait ne pas revenir faire face à la justice de son pays. Où que son exil est davantage favorable au pouvoir de Freetown.
Puisque « l'ordonnance dont la BBC a pris connaissance l'autorisera à se rendre au Nigeria pour une durée maximale de trois mois. Toutefois, des sources diplomatiques affirment qu'il est probable qu'un accord soit conclu pour qu'il reste en exil au Nigeria, même s'il doit revenir devant le tribunal en mars ».
Les Sierra léonais veulent la paix...apparemment
L'intervention de Julius Maada Bio semble aller dans le sens que souhaite bon nombre de Sierra léonais. Parce qu'en réaction à son post, détracteurs sont plus portés sur les questions économiques qu'il a pourtant évoquées en se félicitant des performances du pays et en réitérant son engagement à attirer davantage d'investissements dans les secteurs sociaux. En dehors de ses partisans qui saluent son « attachement à la paix et à la cohésion nationale dans le respect des diversités », aucun internautes ne s'étaient opposés à l'idée d'un exil d'Ernest Bai Koroma. Tout porte à croire que les Sierra léonais sont prêts à tout pour ne plus revivre les violences et les guerres civiles qui ont longtemps placé ce pays d'Afrique de l'Ouest au ban de la communauté internationale.
Pour rappel, la tentative de putsch du 26 novembre 2023 a fait 21 morts, dont 14 membres des forces armées et trois des assaillants, mais également occasionné l'évasion de 2200 prisonniers