Tunisie: Intégration de l'IA dans le monde du travail | FMI - L'IA pourrait avoir des incidences sur 60% des emplois

ChatGPT, AI
24 Janvier 2024

C'est le début d'une nouvelle ère. L'IA, qui a émergé avec le robot conversationnel ChatGPT et ses 200 millions d'utilisateurs, va bouleverser en profondeur les sociétés. Pour le meilleur et pour le pire... Quelles seront ses conséquences sur le monde du travail? Les spécialistes: scientifiques, écrivains, historiens, économistes, juristes, un peu partout dans le monde, pensent aujourd'hui que cette révolution technologique est en passe de changer le monde.

L'intelligence artificielle va bouleverser en profondeur le marché du travail. Elle menace de bouleverser tant les sphères professionnelles et privées dans les prochaines années. Cependant, certains États tentent de s'organiser pour en contrôler les dérives. Selon une enquête élaborée en France sur les conséquences de l'IA sur le travail, seuls 13% des sondés pensent exercer aujourd'hui un métier d'avenir. Ils sont 65% à voir leur métier comme une profession stable, 22% à le voir comme une filière en déclin. Signe d'un décalage générationnel, le taux monte à 29% pour les personnes âgées entre 50 et 59 ans. Pour autant, l'IA n'a pas encore envahi les espaces de travail : 78% des salariés ne s'en sont jamais servis dans leur vie professionnelle. Une large majorité de salariés estiment que l'intelligence artificielle ne sera jamais capable de réaliser leurs tâches, ceux qui sont d'un avis contraire le prévoient en moyenne dès 2035.

D'un autre côté, et aux dires de Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), le développement de l'intelligence artificielle (IA) aura des conséquences pour 60% des emplois dans les économies avancées. «Dans le monde, 40% des emplois seront touchés. Et plus vous occupez un emploi qualifié, plus ce sera le cas. Ainsi, pour les économies avancées et certains pays émergents, 60% des emplois seront concernés », déclare Georgieva.

Tirer le meilleur avantage pour tous

Selon le rapport du FMI présenté lors des travaux du Forum économique mondial à Davos sur l'impact de l'IA sur l'emploi et l'économie mondiale, « l'IA pourrait accélérer les inégalités salariales, avec un effet négatif tout particulier sur les classes moyennes, alors que les salariés disposant d'ores et déjà de hauts revenus pourraient voir leur salaire augmenter suite au gain de productivité que l'IA leur permettrait d'assurer ».

La même source précise que Singapour, les Etats-Unis et le Canada sont les pays qui se sont le mieux préparés jusqu'ici à l'intégration de l'IA mais, comme le souligne la directrice générale du Fonds, «nous devons nous concentrer sur les pays à moindres revenus». «Nous devons aller vite, leur permettre de profiter des opportunités offertes par l'IA. La vraie question sera de mettre de côté les craintes liées à l'IA pour se concentrer sur comment en tirer le meilleur avantage pour tous», a insisté la patronne du FMI. D'autant que dans un contexte de ralentissement du rythme de la croissance mondiale, « nous avons terriblement besoin» d'éléments capables de relancer la productivité. «L'IA peut faire peur mais peut être également une immense opportunité pour tous», ajoute Kristalina Georgieva.

Pour Georgieva, on est sur le point de vivre une révolution technologique susceptible de stimuler la productivité, de donner un coup de fouet à la croissance mondiale et d'élever les revenus dans le monde entier. Cependant, cette révolution risque aussi de remplacer des emplois et de creuser les inégalités.

L'essor rapide de l'intelligence artificielle soulève des questions importantes s'agissant des répercussions qu'il pourrait avoir sur l'économie mondiale. L'effet net est difficile à prévoir, compte tenu de la complexité avec laquelle l'IA se répercutera sur les économies des différents pays. En tout cas, « nous pouvons affirmer avec certitude qu'il conviendra de concevoir un ensemble de mesures permettant d'exploiter en toute sécurité l'immense potentiel de l'IA au profit de l'humanité », poursuit Georgieva..

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.