Ile Maurice: «Le rapport sur les dialysés décédés semble appartenir au passé...»

La construction d'une unité dédiée à la transplantation rénale pourrait devenir réalité d'ici quelques mois à l'hôpital Jawaharlal Nehru. Toutefois, plusieurs autres défis attendent les patients atteints d'insuffisance rénale cette année. Le secrétaire de l'association des patients s'engage une nouvelle fois à aider ceux qui ont besoin du soutien de l'association même si le travail s'avère épineux par moments.

Depuis l'année dernière, les patients dialysés expriment leur mécontentement des conditions de leurs séances, surtout en raison de la chaleur. Quels autres problèmes ont été signalés à l'association ?

Je souhaite aborder d'emblée la question des appareils défectueux dans les cliniques privées. Un cas récent nous a été signalé sur spécifiquement des machines de dialyse. Il est important de noter que ces machines fonctionnent de manière similaire à un ordinateur portable. En cas de coupure d'électricité, elles sont censées pouvoir continuer à fonctionner grâce à leur batterie d'économie. Malheureusement, dans une clinique privée, sur dix machines, quatre ont présenté ce problème.

Le 13 janvier, deux patients ont été confrontés à cette situation. Lorsque la machine s'est arrêtée, les toxines qui auraient dû être éliminées ne l'ont pas été pendant quelques minutes. La machine nécessite ensuite un nettoyage pour être utilisée à nouveau pour un autre patient. Pour le premier, cela signifie recommencer sa session depuis le début. Par conséquent, au lieu de passer les quatre heures habituelles dans la salle, le patient y reste presque cinq heures. Cette situation génère un stress considérable pour les patients. J'ai signalé ce cas au ministère de la Santé et la clinique a indiqué avoir résolu le problème. J'ai également soulevé la question des climatiseurs défectueux aux hôpitaux de Souillac et SSRN. On m'assure que ce problème devrait être résolu prochainement.

La situation devient préoccupante avec une augmentation du nombre de personnes souffrant de maladies rénales (environ 170 000) dans le pays. Quelles mesures pourraient être prises pour réduire ce nombre ?

La source fondamentale du problème réside dans les maladies non transmissibles telles que le diabète et l'hypertension. À Maurice, le taux de prévalence du diabète est élevé, comme l'a souligné le ministre de la Santé récemment. Il est crucial de noter que le rein, en tant qu'organe, présente cinq phases de dégradation et ce n'est qu'à la toute dernière phase, lorsqu'il est affecté à plus de 80 %, que la personne est placée sous dialyse. Par conséquent, il est impératif que les personnes souffrant de diabète et d'hypertension subissent des check-up réguliers, y compris des analyses sanguines.

Nous avons également sollicité le ministère pour donner l'accès à des médicaments tels que la canagliflozine, connue pour ralentir la progression de la maladie rénale. Il est essentiel que le ministère prenne rapidement des mesures en ce sens, sans attendre que le patient soit contraint d'avoir recours à la dialyse. Les néphrologues ont recommandé l'utilisation de ce médicament chez les patients diabétiques et nous espérons que le ministère a pris cette proposition au sérieux. Pour ceux qui suivent des traitements dans le secteur privé, il est fortement recommandé de procéder régulièrement à des examens rénaux.

Maurice va bientôt inaugurer un hôpital dédié à la transplantation rénale au coût de Rs 557 millions. Cela représente la concrétisation d'un rêve pour le pays ?

Avant d'envisager des rêves, il est essentiel de reconnaître le manque criant de centres de dialyse disponibles pour les patients, entraînant divers problèmes tels que des sessions de traitement plus fréquentes, parfois jusqu'à quatre fois par semaine pour certains patients, et une pénurie de personnel médical. Cette situation exerce une pression supplémentaire sur le personnel existant. Bien qu'un nouveau centre de dialyse à Bel-Air ait été évoqué récemment, aucune information concrète n'a été communiquée jusqu'à présent. Il aurait été souhaitable d'intégrer une grande salle de dialyse dans le nouvel hôpital en construction à Flacq, notamment en raison du nombre élevé de patients dans cette région, qui dépasse celui des autres centres de dialyse, compte tenu de l'étendue géographique de ce district.

Des rumeurs circulent, laissant entendre que les patients dialysés pourraient être exclus du nouvel hôpital et dirigés ailleurs. Étant donné que les patients de Riche-Mare sont déjà éloignés de l'hôpital de Flacq, il est crucial de réduire cette distance afin que les médecins puissent être plus accessibles en cas de besoin. En ce qui concerne la nouvelle unité de transplantation, son attente se prolonge depuis plusieurs années. Il est espéré que des professionnels qualifiés seront disponibles pour la gérer. En cas de pénurie de ressources locales, la formation de professionnels mauriciens pourrait être envisagée. Maurice compte d'excellents néphrologues et il serait judicieux de prévoir des recrutements supplémentaires dans le prochain budget, car le nombre actuel de sept médecins n'est pas suffisant.

Néanmoins, nous saluons la sincérité du ministre Jaguptal dans ses efforts pour faire promulguer la Human Tissue (Removal, Preservation and Transplant) Act, permettant ainsi le prélèvement d'organes sur les cadavres pour les transplanter chez des personnes malades. Nous espérons que cette initiative sera mise en oeuvre le plus rapidement possible. Cependant, une interrogation persiste sur la création d'un comité, le transplant board. Il reste à savoir si ce comité a déjà été constitué et qui en sont les membres. Des rumeurs circulent selon lesquelles ce comité existerait déjà, bien que l'unité elle-même ne soit pas encore opérationnelle. Nous aimerions obtenir des clarifications à ce sujet.

Le rapport sur la négligence médicale envers les patients dialysés décédés en 2021 pendant la pandémie de Covid-19 semble stagner. Quel est votre ressenti à ce sujet ?

Nous attendons toujours de découvrir la vérité dans cette affaire et commençons à perdre espoir. Bien que le Medical Council ait commencé des entretiens avec les proches des patients décédés, tout semble s'être soudainement arrêté sans explication aux parents qui n'ont pas été sollicités. Il reste incertain si l'enquête a été abandonnée ou si elle reprendra. Jusqu'à présent, au moins trois personnes ont été interrogées, laissant les autres dans l'expectative. J'ai entendu dire que certains proches ont même écrit au Medical Council pour exprimer leur volonté de témoigner. La conclusion de cette enquête pourrait jouer un rôle déterminant dans la compensation à accorder aux familles. Une fois le rapport remis, il sera transmis au tribunal médical, qui ajustera le montant de l'indemnisation. En l'absence de nouvelles, l'association et les proches des personnes décédées envisagent d'organiser une nouvelle marche d'ici le mois de mars pour rendre hommage à ces patients dont la vérité sur leur décès demeure inconnue.

Quels sont les défis que l'association doit relever cette année ?

Il est crucial de réduire le nombre de patients dialysés bien que malheureusement ce chiffre augmente de jour en jour. Le ministre est conscient que 170 000 personnes sont à risque de nécessiter la dialyse. Il est impératif d'aborder cette maladie le plus tôt possible, en sensibilisant la population aux risques associés. La collaboration avec les nutritionnistes du ministère de la Santé est également essentielle. Ils pourraient contribuer à établir des directives sur les aliments autorisés et déconseillés aux patients dialysés, en commençant par la publication d'un pamphlet détaillant ces informations. Certains aliments, tels que les agrumes, sont déjà proscrits, mais la communication à ce sujet pourrait être renforcée. Un pamphlet informatif détaillant les choix alimentaires appropriés ainsi que les limitations quantitatives pourrait jouer un rôle crucial. Une meilleure communication pourrait éviter que certains patients ne soient placés sous dialyse plus rapidement que nécessaire. En outre, il faudrait accroître le nombre de néphrologues pour assurer un suivi médical plus étroit et efficace des patients atteints de maladies rénales.

Centre de cancérologie un lancement en douceur

Alors que l'inauguration du nouveau centre de cancérologie à Solferino est prévue pour la fin de mars, certains patients ont déjà pu expérimenter les services offerts. Le feu vert a été donné par le Dr Dhanraz Gopal, directeur régional de la Santé, jeudi dernier. Ce centre vise à alléger la charge de traitement des nombreux patients cancéreux qui fréquentent l'hôpital Victoria à Candos. Il faut souligner que les patients bénéficieront de services améliorés, avec déjà la mise en place de traitements de chimiothérapie dans ce nouvel établissement. Un communiqué précise que l'ensemble des services ambulatoires seront désormais assurés dans ce centre. Le Dr Dhanraz Gopal a assuré que des équipements de haute technologie sont en cours d'installation. Cela représente une avancée significative dans la prise en charge des patients atteints de cancer, avec des installations modernes et des services de pointe.

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