La présidente tanzanienne Samia Suluhu a annoncé lundi 22 janvier sa volonté de renvoyer dans leur pays d'origine les plus de 200 000 réfugiés présents sur le sol tanzanien. Si officiellement, ces réfugiés doivent partir volontairement, la pression sur eux est de plus en plus forte.
Samia Suluhu Hassan a fait part de sa volonté de renvoyer tous les réfugiés qui sont sur le sol tanzanien il y a deux jours à Dar es-Salaam, au cours d'une rencontre avec le haut commandant de la TDF, l'armée tanzanienne, qui venait de le lui demander. « En tant que chef de l'État, j'ai pris en compte votre recommandation d'identifier tous les réfugiés résidant en Tanzanie, (...) afin que nous puissions voir comment nous pouvons les renvoyer dans leur pays d'origine », a déclaré la présidente de Tanzanie.
Le pays abritait en juin 2023, selon les chiffres du Haut-Commissariat de l'ONU (HCR) plus de 250 000 réfugiés, dont les deux tiers ont fui le Burundi depuis la crise de 2015. Le reste est constitué essentiellement de réfugiés congolais en provenance de l'est de la RDC, en proie à des violences armées récurrentes.
Depuis quelques années, la Tanzanie estime que ces réfugiés lui pèsent de plus en plus économiquement et pourraient constituer une menace sécuritaire : elle veut donc les voir partir. Mais toutes les campagnes imposées en vue d'un retour volontaire ou les restrictions de toutes sortes n'ont pas réussi à convaincre les réfugiés, surtout les Burundais, à retourner massivement dans leur pays d'origine.
Même si Samia Suluhu accuse le HCR de ne pas être à la hauteur de sa mission, elle a promis à son armée lundi 22 janvier de continuer de « travailler » avec l'organisation onusienne. Elle compte surtout sur « le dialogue politique » avec les pays concernés, dit-elle, pour résoudre cette question.