Gabon: Une série de primes versée aux militaires très commentée

En Conseil des ministres, lundi 22 janvier, le gouvernement a décidé d'accorder aux soldats une série de coups de pouce financiers. Toutes les Forces de défense et de sécurité (FDS) obtiendront ainsi une « indemnité du "coup de la liberté" », l'appellation désignant le putsch du 30 août. Il est prévu aussi une prime à la performance pour les forces postées aux frontières. Enfin une prime de valorisation des diplômes militaires est instaurée. Trois décisions très commentées dans le pays.

On ne connaît pas les montants prévus, mais ces versements étonnent. Le vice-président du parti Réagir dénonce un « favoritisme », alors qu'en même temps le gouvernement a repris l'attribution des bourses scolaires mais avec des critères plus drastiques. « Il y a une injustice, un deux poids deux mesures, alors que les bourses sont limitées pour réduire les dépenses », explique Étienne Franky Meba Ondo.

Le chef d'un autre parti parle d'une « forme de corruption et de populisme pour contenter l'armée ». Selon plusieurs responsables politiques, il s'agirait pour le président Oligui Nguema de récompenser les militaires, afin qu'ils soutiennent sa future candidature aux élections prévues en fin de transition. L'armée a pris le pouvoir le 30 août à la suite d'un coup d'État qui a propulsé le général Oligui Nguema à la tête du pays.

«Les militaires ont pris des risques»

Mais d'autres ont un avis plus pondéré. Un enseignant estime que des bourses moins accessibles encourageront les élèves à travailler davantage, ajoutant que le pouvoir a aussi accordé 13 milliards aux universités et grandes écoles.

Pour la prime du «coup d'État», « les militaires ont pris des risques. Ca aurait pu mal se passer donc je comprends ce geste », réagit un intellectuel. Quant à ceux qui iront garder les frontières, cet observateur rappelle qu'il s'agit de régions moins prisées, où les conditions de vie sont plus difficiles, loin de la capitale. « Cela rendra ces postes plus attractifs », dit-il. Enfin dans le cas des diplômes, « cet avantage existe dans la magistrature et l'enseignement », fait remarquer un observateur. Ce dernier souhaite toutefois que le gouvernement soit plus pédagogue, explique mieux ce genre de décision, pour éviter fantasmes et mauvaises interprétations.

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