Le président Andry Rajoelina a été réélu pour un deuxième mandat lors du scrutin du 16 novembre dernier, le fait est établi. Son score malgré les velléités de mobilisation pour une abstention massive a été obtenu grâce à une forte mobilisation de la « foule », n'entendez pas, par là « vahoaka » mais la partie défavorisée de la population.
Les images de liesse vues à la télévision lors du dépouillement des urnes nous l'attestent. La campagne du candidat « orange » a été axée sur la question sociale « sosialim-bahoaka » a-t-on martelé. Mais cette orientation politique est-elle comprise par tout le monde de la même manière ? Voici une anecdote qui donne matière à réflexion ;
La semaine dernière, un couple enfourchant un scooter s'est fait renversé par un tout-terrain à Andranomena, la dame a été éjectée et s'est retrouvée affalée sur la chaussée dans une mare de sang. Comme toujours il y a foule de curieux pour voir et il fut décidé de l'amener à un hôpital le plus proche. Mais faute de brancard et de soins appropriés d'urgence, elle a été colportée maladroitement des uns par les jambes et des autres par les épaules vers l'arrière de camionnette 4x4. Pendant que le conducteur sorti indemne de l'accident, affolé essayait de diriger l'évacuation dans des conditions les plus délicates possibles, un des curieux, parmi les brancardiers de fortune, l'agrippait les bras en lui disant « Aiza moa ny sosialim-bahoaka ? » quémandant ainsi de l'argent.
La politique sociale veut-il dire pour beaucoup recevoir de l'argent ? ? Il y a lieu sûrement plus d'explications à faire parce qu'il y a mésentente en la matière.
A moins que, cette foule, croyant, qu'étant seul artisan de la victoire à la présidentielle, s'arroge le droit d'imposer « sa vue » de la politique sociale du gouvernement, c'est-à-dire recevoir toujours de l'argent de l'Etat. Le discours de politique générale de l'Etat semble aller dans ce sens.
Mais attention cette citation de Gustave le Bon, doit être à l'esprit dans la conduite de l'Etat :
« Le véritable progrès démocratique n'est pas d'abaisser l'élite au niveau de la foule, mais d'élever la foule vers l'élite. » disait-il.