Congo-Kinshasa: Des interrogations au sein de la majorité autour de la nouvelle alliance de 100 députés

Les ministres Vital Kamerhe, Julien Paluku, Jean-Lucien Bussa, et Tony Kanku, leaders des principaux regroupements politiques au sein de la majorité, ont lancé, le mardi 23 janvier à Kinshasa, une alliance regroupant plus de 100 députés nationaux sur les 500 que doit compter l'Assemblée. Cette initiative - interne à la majorité - se veut ouverte à toute adhésion. Officiellement, l'UDPS, le parti présidentiel, ne s'oppose pas à la formation de de ce nouveau bloc. Cependant, certains proches de Félix Tshisekedi s'interrogent sur l'opportunité de lancer cette initiative.

Dans l'entourage du président, certains qualifient l'initiative, portée notamment par Vital Kamerhe, «d'agitation». Un membre du cabinet de Félix Tshisekedi a dit à RFI: «C'est la course au positionnement. C'est la course à qui veut être chef du gouvernement ou président des institutions. C'est de la surenchère

«Renforcer la cohésion»

Des accusations rejetées catégoriquement par Vital Kamerhe. Il affirme que l'objectif est de «renforcer la cohésion et ramener la discipline» au sein de la famille politique du président. Un de ses proches va même jusqu'à défendre l'idée que l'Union sacrée, la plateforme présidentielle, conçue avant les échéances électorales, était un «fourre-tout».

Ce même proche de Kamerhe cite en exemple le fait que Félix Tshisekedi ne lui a pas confié la direction de sa campagne électorale. L'autre raison avancée est le constat d'un éparpillement des voix à l'issue des élections législatives, avec plusieurs regroupements politiques ayant à peine un ou deux députés chacun.

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Un bloc homogène

Selon lui, le travail de celui en charge d'identifier la majorité pourrait prendre deux ou trois mois s'il devait contenter toutes les parties. Ainsi créée, la nouvelle alliance se positionne comme un bloc homogène aux côtés de l'UDPS et ses partis et regroupements satellites. Assuré d'avoir la majorité au Parlement, Félix Tshisekedi n'est pas contraint de se baser uniquement sur les chiffres, confie l'un de ses conseillers, d'autant plus qu'il dispose d'une marge de manoeuvre assez large. Il prendra également en compte l'équilibre politique interne.

Mais les enjeux ne se limitent pas à l'Assemblée nationale. Cette nouvelle alliance semble également bien positionnée pour contrôler au moins huit provinces, sur les 26 que compte la RDC, avec la possibilité de faire élire des gouverneurs et des présidents des assemblées provinciales.

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