Le collectif des candidats recalés de la liste définitive de l'élection présidentielle du 25 février 2024 ont été reçus mercredi 24 au soir au palais par le président de la république. L'occasion de faire la liste de leurs doléances concernant le processus électoral.
Tard dans la soirée, le collectif des candidats recalés pour l'élection présidentielle au Sénégal est sorti du palais présidentiel après plusieurs heures de réunion avec le chef de l'État Macky Sall.
Alioune Sarr, ancien ministre et candidat écarté de la liste des candidats validés par le Conseil constitutionnel, a demandé le réexamen de tous les dossiers de candidature suite « aux graves manquements constatés pendant le processus électoral », notamment sur le contrôle des parrainages selon lui. Il a aussi profité de cette rencontre pour parler de la libération de Bassirou Diomaye Faye, candidat du parti d'opposition dissous Pastef. Plan B après le rejet de la candidature du leader du parti Ousmane Sonko, il est en prison depuis le mois d'avril pour une affaire dans laquelle il n'a pas encore été jugé. « L'élection serait complètement déséquilibrée si l'un des candidats devait battre campagne depuis sa maison d'arrêt », a estimé Alioune Sarr.
Le cas de Karim Wade a aussi été évoqué par le collectif qui considère que le rejet de sa candidature « n'est pas acceptable ».
Plus tôt dans la journée, les députés du groupe parlementaire du Parti démocratique sénégalais ont déposé une demande de création de commission d'enquête au sujet du processus d'élimination des candidats. « Nous ciblerons les problématiques de conflits d'intérêts, de corruption présumée, de violations flagrantes et manifestes du secret des délibérations du Conseil constitutionnel et de collusion entre certains membres dudit Conseil et des candidats », est-il indiqué dans un communiqué diffusé le mercredi 24 janvier.
Plusieurs figures de l'opposition ont refusé de participer à cette réunion avec le président de la république qui arrive trop tardivement, selon Bougane Gueye Dany, candidat écarté et homme d'affaires. L'ancienne Première ministre Aminata Touré, qui a tourné le dos à Macky Sall depuis septembre 2022 et qui l'accuse de vouloir l'éliminer de l'élection présidentielle, a elle appelé à « respecter la date officielle de l'élection présidentielle » et à une « union de l'opposition » pour faire face au candidat du pouvoir l'actuel premier ministre Amadou Ba.
Mais Alioune Sarr s'est voulu rassurant : la question du report de l'élection n'a pas été évoquée ni par le collectif ni par le chef de l'État.