La présidente de l'Assemblée nationale, Christine Razanamahasoa, n'est pas toujours épargnée d'une tempête politique, marquée par une série de critiques acerbes et une volonté de l'écarter tant au sein de sa famille politique que dans son influente association régionale.
Depuis qu'elle a pris ses distances vis-à-vis de Andry Rajoelina, la députée d'Ambatofinandrahana se trouve au milieu d'une tourmente. Christine Razanamahasoa a vu sa popularité chuter brusquement au sein de son propre parti, le TGV. Les partisans du président de la République, qualifiant désormais la présidente de l'Assemblée nationale de « femme à abattre », ont pris des mesures radicales pour la marginaliser.
Ultras
Elle a été écartée du parti TGV, marquant le début d'une série de revers politiques. La plateforme de dialogue et de médiation dirigée par Christine Razanamahasoa s'est vue refuser la parole au sein de la Chambre basse, signe d'une réduction significative de ses marges de manoeuvre au sein de la majorité. Les critiques venant des rangs du parti TGV se sont intensifiées, avec des membres « ultras » attaquant ouvertement la députée d'Ambatofinandrahana.
Bataille interne
Récemment, une opposition s'est manifestée au sein du FIZAFAFI (Fikambanan'ny zanakin'ny faritra Fianarantsoa), une association influente regroupant des natifs de l'ex-province de Fianarantsoa. Ce groupe, qui a historiquement servi de base arrière politique pour de nombreux originaires de la région, est maintenant en proie à une bataille interne. Nicolas Rabemananjara, vice-président de l'association et sénateur de Madagascar, a pris la tête d'un clan au sein du FIZAFAFI qui souhaite explicitement écarter Christine Razanamahasoa de la présidence de l'association. Une déclaration en ce sens a été diffusée récemment sur certains médias, mettant en lumière les tensions croissantes au sein de cette organisation autrefois unie.
Alors que Christine Razanamahasoa se retrouve isolée et confrontée à des oppositions tant au niveau national que régional, l'avenir politique de cette figure demeure incertain. La présidente de l'Assemblée nationale, sollicitée par ses proches pour se présenter aux prochaines législatives, doit désormais évoluer dans un climat de turbulences.
4ème arrondissement
Le camp présidentiel s'embrase alors que des membres éminents du parti TGV sont sous les feux des projecteurs, alimentant l'allégation d'une atmosphère de « règlement de compte ». L'une des figures clés à Antananarivo, Marie Joséphine Rasoarimalala, vient de faire les frais de ce tumulte politique en étant remerciée de son poste de déléguée au maire du 4ème arrondissement de la commune urbaine d'Antananarivo.
TGV
Le remplacement de Joséphine Rasoarimalala a eu lieu en décembre dernier, quelques jours après l'officialisation des résultats de l'élection présidentielle. Laurice Bebotsy, un militant TGV, a été désigné pour la remplacer à la tête du 4ème arrondissement. Cette décision a laissé perplexe de nombreux observateurs, donnant l'impression d'une décision politique influencée par des dynamiques internes au sein du parti TGV.
Rossy
Joséphine Rasoarimalala, quant à elle, a tenu à calmer le jeu en déclarant : « J'ai quitté mon poste en toute amitié, sans accroc ni hostilité. » Elle assure qu'elle reste « disponible à servir » si jamais on fait appel à elle à l'avenir. Néanmoins, l'ombre des circonstances qui ont conduit à son remplacement plane sur la scène politique. À un moment où les allégeances politiques semblent peser plus lourds que les résultats concrets de travail, certains se demandent si le limogeage de Joséphine Rasoarimalala est lié à l'absence du député Paul Bert Rahasimanana, alias Rossy, aux côtés des « oranges » pendant la campagne présidentielle.
Interrogée sur un éventuel lien entre ces deux faits, Joséphine Rasoarimalala nie toute corrélation. Cependant, la suspicion persiste, d'autant plus qu'elle faisait partie des délégués remplacés rapidement après la victoire d'Andry Rajoelina à la présidentielle de novembre dernier.