Tunisie: L'année 2024 est celle de la lutte contre le secteur informel - La charge fiscale doit être supportée par tout le monde

25 Janvier 2024

La ministre des Finances a fait remarquer que son département a entamé la mise en place d'une commission représentant les différents intervenants, expliquant que l'objectif est d'accroître les ressources propres de l'Etat, de compter davantage sur soi et de consacrer le principe de la justice fiscale.

L'année 2024 sera l'année de la lutte contre le secteur informel par excellence et de son intégration dans l'économie formelle, a souligné, hier, la ministre des Finances, Sihem Nemsia, lors d'une rencontre-débat organisée à Tunis, à l'initiative de l'Ordre des experts-comptables de Tunisie (Oect) sur le thème «Décryptage de la loi de finances 2024».

Elle a, à cet égard, fait savoir que son ministère a entamé la mise en place d'une commission représentant les différents intervenants, expliquant que l'objectif est d'accroître les ressources propres de l'Etat, de compter davantage sur soi et de consacrer la justice fiscale. «Si nous souhaitons véritablement compter sur nousmêmes, nous devons impliquer toutes les parties. La charge fiscale doit être supportée aussi par tout le monde. Le secteur formel ne peut pas continuer à lui seul à financer les ressources de l'Etat», a-t-elle insisté.

La ministre a réaffirmé l'engagement de son département à continuer de s'inscrire dans cette démarche du «compter-sur-soi», afin de maîtriser les finances publiques et d'honorer ses engagements, ajoutant qu'un projet de réforme global qui répond aux exigences de la conjoncture actuelle est actuellement en cours d'élaboration.

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Ce projet de réforme, qui accordera la priorité absolue aux citoyens, notamment ceux issus des classes moyennes et des catégories démunies, prévoit un programme social visant notamment à protéger les personnes vulnérables, à créer de la richesse et à améliorer l'investissement, a-t-elle précisé.

Revenant sur la problématique liée à l'économie informelle, Mohamed Derbel, expert- comptable et membre de l'Oect a déploré le volume élevé de billets de banque et monnaies en circulation, lequel s'élève à 20.999 MD au 24 janvier 2024, contre 18.757 en comparaison de la même période de 2023. Il a appelé à adopter des mesures permettant de canaliser les fonds hors du système bancaire, comme le decashing et la digitalisation. Derbel a également mis l'accent sur l'impératif de résoudre la question de la répartition «inéquitable» de la pression fiscale entre «les personnes dans le système et celles hors système», appelant à élargir l'assiette fiscale.

Selon une déclaration du président du Haut comité de contrôle administratif et Financier (Hccaf), Imed Hazgui, donnée en décembre 2023, le secteur informel représente 40% du Produit intérieur brut national. La moitié de la main-d'oeuvre tunisienne opérant dans le privé travaille dans le secteur parallèle, selon lui.

En 2019, l'Etat tunisien a enregistré un manque à gagner fiscal de 5.450 millions de dinars, découlant du secteur informel, d'après une étude publiée en 2023 par l'Institut tunisien des études stratégiques(Ites) sur le thème «Le secteur informel : inclusion, transition et conformité».

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