Le président de la République, Macky Sall, qui a répondu favorablement à la lettre du collectif des candidats «recalés» à la présidentielle du 25 février 2024, a reçu de représentants de ces derniers hier, mardi 24 janvier, à 18h au Palais de la République. A l'issue de la rencontre, Alioune Sarr, qui a parlé en leur nom, a décliné les secrets de l'audience.
«Nous avons exposé au chef de l'Etat les graves manquements qui entachent la fiabilité et la crédibilité de notre processus démocratique, constatés lors des opérations de contrôle des parrainages au Conseil constitutionnel», a d'emblée déclaré Alioune Sarr, ancien ministre du Commerce, porte- parole de la délégation des candidats, membres du collectif des 43 recalés à la présidentielle de février prochain, ayant pris part à l'audience avec le président de la République, Macky Sall, au sortir de la rencontre.
Listant ces irrégularités exposées à Macky Sall, Alioune Sarr, révèle que «plus de 500.000 électeurs, qui ont voté lors des dernières élections, qui ont leur carte d'électeur, qui n'ont pas changé de lieu de vote, ni de bureau de vote, ont été déclarés non identifiés sur le fichier général des électeurs. «Nous avons dit au chef de l'Etat que ces questions doivent être résolus», déclare-t-il à la télévision nationale, la RTS.
Ces dysfonctionnements portés à la connaissance du chef de l'Etat ont aussi trait au fait que «plus de 450.000 parrainages n'ont même pas été scrutés, parce que les clés USB déposés n'ont pas pu être lues» tout comme les mallettes de parrainages physiques (papiers) qui n'ont pas été regardé. «Cela aussi, nous avons demandé que ça soit résolu», ajoute-t-il.
Alioune Sarr de révéler qu'ils ont aussi évoqué, lors de cette audience avec le chef de l'Etat, le cas «des jeunes compatriotes qui sont dans les liens de détentions. Et sur cela, le chef de l'Etat a été très attentif. Nous demandons à ces personnes concernées, de demander à leurs avocats, d'initier des procédures de demande de liberté provisoire pour qu'ils puissent retourner auprès des siens», soutient-il.
L'affaire Bassirou Diomaye Faye, candidat encore détention préventive, n'a pas été occultée dans les discussions. «Etant un Sénégalais dont la candidature a été validée par le Conseil constitutionnel, sa place n'est pas en prison. Il doit être libéré pour qu'il puisse battre campagne comme tous les candidats», plaide Alioune Sarr.
Les dossiers de Karim Wade et Ousmane Sonko également se sont invités à ce tête-à-tête avec Macky Sall. «Nous avons abordé ces cas auprès du chef de l'Etat pour qu'avec les avocats et l'ensemble des acteurs, qu'on puisse trouver des solutions pour que Karim et Sonko, qui font le 1/3 des députés à l'Assemblée, puissent participer au processus électoral et la présidentielle», confie-t-il.
Et M. Sarr de conclure qu'au terme de la rencontre, il a été décidé, «d'élargir les discussions, pour que, dans le respect des lois et des règlements que le pays puisse aller vers ces élections dans des conditions apaisées et transparentes», indique-t-il, avec à ces côtés douze (12) autres recalés dont Cheikh Bamba Dièye, Cheikh Tidiane Gadio, Aminata Assome Diatta, etc. ayant pris part à l'audience.
Plusieurs membres du collectif des candidats recalés dont Aminata Touré, Bougane Guèye Dany, Cheikh Adjibou Soumaré, etc. ont décliné la trouvaille tout en fustigeant cette initiative de rencontrer le président Macky Sall. Non sans mettre en garde les initiateurs contre toute compromission.