Il ne nous a pas dit à quel point il souffrait, préférant garder le mystère, comme celui qui le caractérisait dans l'exercice magnifique de ce noble métier de journaliste. Pourtant, la nouvelle tombe de façon brutale. Trois jours d'hospitalisation ont suffi pour que le ciel s'assombrisse sur notre preux, côtoyant sitôt les abîmes de la mort pour un voyage sans retour. C'était le 22 janvier 2024, à 00 h 50 précise.
Philippe Édouard n'était pas seulement un journaliste compétent, mais également un observateur avisé de l'écosystème culturel local et international, qui savait donner une voix lumineuse aux artistes. Difficile de trouver des mots justes pour cerner la panoplie des ressorts de celui qui savait, au-delà d'une plume acérée, manier la caméra, réaliser un film, écrire un scénario, monter un journal, manager et produire.
Il y a bientôt dix ans, jour pour jour, que notre rédaction s'est offert les services d'un professionnel dévoué et passionné qui marquera à jamais de son empreinte le succès de notre belle édition consacrée à l'actualité culturelle du Bassin du Congo.
Il nous faudra certainement du temps avant de réaliser que nous ne te lirons plus, que nous n'aurons plus nos discussions interminables, nos petites chamailleries, que nous ne projetterons plus ensemble l'avenir de notre précieux secteur enchevêtré par des « profanes » que tu rappelais incessamment au professionnalisme.
Au moment où nous bouclons ce numéro, dans lequel nos lecteurs vont clairement être consternés, nos pensées vont à la famille et aux amis de Philippe Édouard pendant cette période difficile. Puissent-ils trouver le réconfort nécessaire pour surmonter cette épreuve, et que la mémoire de notre cher regretté allié soit une source d'inspiration dans l'exercice libre, éprouvé et raisonnable de notre belle profession.