Dakar — Le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (CNCR) a plaidé, jeudi, à Dakar, pour l'application de plusieurs mesures qu'il juge nécessaires pour le développement des exploitations familiales.
"Pour assurer une souveraineté alimentaire, le CNCR propose la promulgation et l'application de règlementations qui formalisent le statut juridique des exploitations familiales, conformément à la loi agrosylvopastorale", a dit Nadjirou Sall, son président, lors d'une conférence de presse.
L'organisation paysanne appelle les pouvoirs publics à procéder à la "révision de la loi agrosylvopastorale arrivant à expiration en 2024".
Ses leaders veulent aussi que l'État mène "une gouvernance foncière capable de faciliter l'accès à la terre et de sécuriser la propriété paysanne".
Le CNCR réclame une "revalorisation des exploitations familiales" qui puisse leur permettre de servir de "leviers" de la politique de souveraineté alimentaire du pays.
"Nous saluons les efforts qui ont été fournis pour baisser les taux de crédit de 12,5 à 7,5 % et demandons à l'État de le réduire à 5 %", a dit Nadjirou Sall.
Le CNCR appelle les pouvoirs publics à augmenter l'assurance agricole à 70 %. Elle est actuellement de 50 %, selon l'organisation paysanne.
"Nous devons définir les critères d'éligibilité des gens qui doivent bénéficier de l'assurance agricole", a soutenu M. Sall.
Selon Alioune Badara Diongue, coordonnateur du collège des jeunes du CNCR, une "stratégie" sera mise en oeuvre dans le but de "fixer les jeunes" dans leur terroir et de "les rendre fiers d'être des agriculteurs".
"Nous sommes en train de travailler à sa validation par les autorités politiques", a ajouté M. Diongue, concernant ladite stratégie.
"Il doit y avoir une réforme foncière permettant aux agriculteurs d'accéder à la terre", a dit Pape Banda Dièye, le président de la section régionale CNCR de Tambacounda (est) et maire de la ville du même nom.
Créé en 1993, le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux réunit 32 associations du monde paysan, selon ses dirigeants.
Il va tenir des concertations "sans précédent", auxquelles prendront part "plus de 2.000 paysans", dans sept régions du pays, disent-ils.