Cinq marins sénégalais sont portés disparus et les recherches pour les retrouvés sont toujours en cours. Le commandant du bateau Abdollah Bary, qui a fait face au Doyen des juges, a fait des révélations effroyables.
Cinq commandos appartenant à la marine sénégalaise ont été portés disparus suite à une intervention anti-trafic de stupéfiants, menée vendredi dernier au Large de Dakar. Les cinq commandos disparus faisaient partie d'une équipe d'intervention de 12 membres, dont 7 ont pu être récupérés par les secours, ainsi que 10 membres de l'équipage d'un bateau suspect.
Face aux enquêteurs, le capitaine du bateau, le Syrien Abdollah Bary retrace le parcours du navire. « Je suis le commandant du bateau battant pavillon tanzanien dénommé Vienna. J'ai quitté la Mauritanie plus précisément Nouafhibou le 26 décembre 2023 », a-t-il déclaré.
Avant de poursuivre : « (...) Nous avons été enregistrés en Mauritanie. J'ai remis le rôle d'équipage au commando lors de notre interception. Après vérification, les documents m'ont été restitués avant que je ne les perde en abandonnant le navire. »
A l'en croire, leur navire travaillait dans l'assistance détresse. Le bateau appartient, dit-il, à un Syrien Khalid Oumar Daha propriétaire de la compagnie Daha Shipping. « Le 28 décembre, confie-t-il, vers les eaux capverdiennes, le moteur à cinq cylindres a eu un problème d'injection. « J'ai contacté la compagnie qui m'a instruit de conduire le navire au Ghana », a-t-il déclaré.
C'est ainsi qu'il s'est exécuté, naviguant à 5 noeuds voire 6 noeuds, alors qu'auparavant, précise-t-il, il naviguait à 7 ou 8 noeuds avant la panne. Il ajoute : « lors de notre interception, notre navire était équipée d'un radar. Nous n'avions pas vu les marins sénégalais s'approcher. J'ai vu sur l'écran radar que des embarcations étaient à 4 miles derrière nous. Quatre jours après, le bateau avait commencé à prendre de l'eau. »
Au cours de la fouille, l'équipe d'intervention des commandos marins montée à bord a constaté une ouverture des vannes du navire.Tout porte à croire que cette action de sabotage consistant à couler le navire visait à effacer toute preuve de son chargement illicite
Mais face au Doyen des juges, il a nié ces accusations expliquant que le navire avait un problème de moteur. Il dit avoir tenté de l'expliquer aux marins sénégalais qui étaient lourdement armés, mais ces derniers ne l'ont pas cru et sont montés sur le bateau.
Rappelons que le chef d'état-major de la marine nationale, Abdou Sène a fait savoir qu' « il n'y a plus d'espoir de revoir » les cinq commandos sénégalais portés disparus en mer depuis le vendredi 05 janvier dernier.