Dakar — L'écrivain sénégalais Abasse Ndione est décédé des suites d'une maladie, jeudi, à Keur Ndiaye Lo, dans le département de Rufisque (ouest), à l'âge de 78 ans, a appris l'APS de sa famille.
Il sera inhumé à Bargny, sa ville natale, ce vendredi, après la prière de 14 heures, selon Yaye Coumba Ndione, sa fille.
Abasse Ndione est l'auteur du célèbre roman « La vie en spirale », publié par les NEAS du Sénégal en 1984 et les éditions Gallimard (France) en 1998.
En 2000, il a publié « Ramata », un roman adapté au cinéma par le réalisateur congolais Léandre-Alain Baker.
Dans le rôle principal de ce film, il y avait Katoucha Niane, une mannequin qui mourra par noyade dans la Seine (France) en 2008, à l'âge de 47 ans.
Abasse Ndione est également l'auteur de « Mbëkë mi. À l'assaut des vagues de l'Atlantique », une nouvelle sur l'émigration irrégulière publiée en 2008 et adaptée au cinéma en 2012 par le réalisateur sénégalais Moussa Touré, sous le titre « La Pirogue ».
Abasse Ndione, infirmier d'État, a été employé par l'hôpital Aristide-Le-Dantec de Dakar pendant plusieurs années.
De nombreux lecteurs ont témoigné du talent de l'écrivain, de la profondeur de ses romans surtout.
S'exprimant sur un réseau social, l'écrivaine Ndèye Fatou Kane a rendu hommage à « un grand homme, un immense écrivain ». Elle recommande de lire ou de relire ses livres.
« Abasse Ndione écrit en français depuis toujours, même si ses premières pensées lui viennent toujours en wolof », a dit le journaliste français Yvan Amar en l'interviewant en 2010.
« Adieu Abasse Ndione. Merci d'avoir apporté à notre littérature ce souffle nouveau que savent répandre ceux qui osent, indignent et finalement subjuguent. Tes oeuvres [...] ont rejoint définitivement l'éternité. Tu nous as certes quittés, mais tu ne mourras jamais », a réagi Moustapha Tambadou, un fonctionnaire du ministère de la Culture à la retraite.
Abasse Ndione a dit dans une interview que le mot « mort » est celui de la langue française qu'il aimait le moins. « Oui, la mort parce qu'on n'y peut absolument rien, elle surviendra, tout le monde la redoute. C'est un mot que je n'aime pas [...] parce que c'est la fin terrestre de toute chose », avait-il ajouté.