La Namibie, qualifiée pour la première fois pour les huitièmes de finale d'une Coupe d'Afrique des nations, défie l'Angola ce samedi 27 janvier à Bouaké. Collin Benjamin, le sélectionneur des Brave Warriors, se veut particulièrement détendu et même comique avant ce grand rendez-vous.
Chacun sa méthode. Certains entraîneurs mettent un point d'honneur à ne rien laisser transparaître face à la presse, surtout avant des matches importants. Collin Benjamin, lui, a une approche différente. C'est un coach souriant, causant et même taquin qui a abordé le premier huitième de finale de l'histoire de son pays, la Namibie, à l'occasion de cette CAN 2024.
Ce derby sera « un match spécial » où les Namibiens ne partiront pas favoris contre l'Angola - quart-de-finaliste en 2008 et 2010 -, admet le jeune sélectionneur de 45 ans. « On s'est bien préparé, avec beaucoup de sérieux et de concentration. Nous voulons mettre notre vitesse et notre agressivité sur le ballon contre ces très bons joueurs angolais », explique-t-il.
« On en veut encore un petit peu plus »
Mais qu'importe le résultat à venir face aux Palancas Negras au stade de la Paix, « c'est déjà une bonne CAN pour nous », dit Collin Benjamin, saluant ses hommes qui ont réussi à passer le premier tour, alors que leurs prédécesseurs de 1998, 2008 et 2019 avaient échoué. Une performance qui ouvre l'appétit namibien : « Vous savez ce que c'est. Une fois arrivés à un certain point, vous vous dites "vous savez quoi, on peut aller plus loin". La faim de victoires est là. On en veut encore un petit peu plus. Ce ne sera pas facile, mais on va tenter notre chance à coup sûr. »
« Nous savons que nous sommes toujours les challengers, mais nous sommes une équipe excitante et qui a faim. Les gars s'éclatent. On a pu pratiquer un football de rue contre une équipe top comme le Mali (au premier tour, NDLR). Cela a fait 0-0, oui, mais tout le monde dans le stade était debout. Les deux équipes ont joué », insiste le sélectionneur de la Namibie, qui compte sur la solidarité et l'unité de son groupe pour piéger les Angolais.
« Michael Knight, Superman, Batman ne meurent pas ! »
L'enjeu sportif est grand à Bouaké, mais ce n'est pas ça qui va troubler la bonne humeur de Collin Benjamin. Le technicien est tout simplement heureux d'être là, en Côte d'Ivoire, pour la grande compétition continentale. Sa Namibie est encore en course « et c'est fun, vraiment fun », s'enthousiasme-t-il.
L'ex-milieu de terrain savoure sans bouder son plaisir. « C'est un tournoi excitant, il faut qu'on en profite. S'éclater pendant qu'on pratique le meilleur travail du monde, c'est une combinaison mortelle », promet-il. Son discours tranche avec les standards habituels des conférences de presse. « La CAN, c'est plus que du football. C'est la culture africaine et les talents africains réunis. (...) C'est beau ! Le monde nous regarde en ce moment. (...) C'est plus que du football, les mecs, c'est le continent qui montre au monde qu'on est là », lâche-t-il, dithyrambique.
Même quand on évoque le couac du premier tour, cette sévère défaite 0-4 face à l'Afrique du Sud, Collin Benjamin retient le positif et ose des comparaisons inattendues : « On est parmi les 16 meilleures équipes, frère ! Certaines sont rentrées mais la Namibie est là, et ce n'était pas écrit. Dans les films, il est écrit que Michael Knight, Superman, Batman ne meurent pas. Et maintenant, on est dans ce club (rires) ! »
Rendez-vous au coup de sifflet final pour savoir si les Brave Warriors sont encore en vie dans cette CAN.