Comment se porte l'économie africaine ? Après une année 2023 marquée par les crises politiques, énergétiques et inflationnistes, l'Agence française de développement (AFD) dresse, dans l'édition 2024 de son ouvrage « L'économie africaine », le portrait d'un continent fort, mais confronté à de multiples défis.
2024 devrait être l'année de reprise en Afrique. Après un ralentissement de l'activité économique l'an dernier (+3.2%), l'AFD prévoit un retour au niveau de 2022, à près de 4 % de croissance. Son directeur Afrique, Christian Yoka, alerte cependant sur certaines fragilités.
« On voit la forte vulnérabilité de ces économies, mais également les différents conflits, notamment le conflit russo-ukrainien avec des conséquences macroéconomiques en termes de niveaux élevés d'intérêts et de niveaux élevés d'inflation... puis dernier élément, c'est le niveau de surendettement et l'enjeu que représente le financement du développement pour ces économies-là qui est un sujet à traiter pour 2024 », précise Christian Yoka.
Cette année, la grande perdante, c'est surtout la biodiversité, en déclin sur tout le continent. Ndeye Fatou Mar, chercheuse à l'Observatoire du Sahara et du Sahel, prévient : 750 millions d'Africains vont voir leur niveau de vie régresser, à cause de la dégradation des sols.
« Quand on regarde en Afrique, 70 % de la population dépend de ces services écosystémiques de base. Il faudrait donc que l'on travaille pour que cette croissance puisse être soutenable. »
Le risque, c'est l'augmentation des migrations. Si rien n'est fait, la Banque mondiale prévoit que plus de 86 millions de personnes seraient obligées de quitter l'Afrique, d'ici à 2050.